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Une société solidaire

Une société solidaire

Le fossé entre les mieux nantis et les plus démunis n’a jamais été aussi grand. Moins de 20% des habitants de la planète détiennent plus de 80% des richesses du monde. Et des études ont prouvé que la richesse d’un pays n’entraînait aucune amélioration du bien-être des gens. Un tel modèle a-t-il encore un sens? A-t-il un avenir?

Vous voulez les pauvres secourus, moi je veux la misère supprimée.

Victor Hugo

Soyons rationnels: les comportements égoïstes sont voués à disparaître, tôt ou tard. Les ressources s’épuisent: il n’y en aura pas pour tout le monde. 80% des habitants de la planète sont pauvres. Plus de 15% des Belges sont pauvres. Plus de 20% des Bruxellois sont pauvres. Les femmes en paient le plus lourd tribut. Quelle est notre responsabilité collective dans cet échec ?
Bien sûr, beaucoup de gens aisés aimeraient aider les plus pauvres. Cer­tains essaient. Le plus souvent, par des actions individuelles de sou­tien, d’aide ponctuelle, de charité. Certes, selon la Bible et le Coran, « qui sauve une vie sauve l’humanité entière ». Mais aujourd’hui, il ne suffit plus de sauver une femme, un homme ou un enfant. Le fossé est trop profond, la rupture trop forte. La souffrance et le ressentiment grandissent chez ceux qui connaissent les conditions les plus injustes.

Or aujourd’hui, que voit-on? Pour renflouer les caisses de l’État, on détri­cote le lien social, on taille dans les retraites et dans les salaires. Cela est-il juste? Non, estime le Centre d’Action Laïque. Aussi réaffirmons-nous avec force que nous ne voulons pas la pitié, la charité, l’assistanat ou la com­passion. Nous voulons la justice. Nous voulons une société solidaire où les chances s’équilibrent, entre ceux qui ont beaucoup et ceux qui n’ont rien.

Méfions-nous des discours compassionnels, des médias qui se nour­rissent d’émotion et des discours politiques qui font recette en dé­nonçant la misère. Plutôt que de souffrance ou de malheur, parlons d’injustice ou d’inégalité. Abandonnons l’approche sensationnaliste de la pitié pour traiter le problème politiquement et collectivement.