Espace de libertés | Septembre 2019 (n° 481)

La sécurité sociale, ce fameux filet qui permet notamment aux plus précarisés – mais pas seulement – de bénéficier de l’assurance maladie, des allocations de chômage ou de la pension, souffle ses 75 bougies. Né au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ce système basé sur la solidarité constitue le pilier de l’État-providence caractéristique d’une partie du nord de l’Europe. Un modèle aujourd’hui affaibli par les restrictions budgétaires (2,1 milliards d’économies ont été réalisées entre 2015 et 2019), les politiques d’austérité, voire une moindre appétence pour le système lui-même. Chiffre inquiétant : une récente étude de Solidaris révèle que quatre personnes sur dix renoncent à des soins de santé pour des raisons financières en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Bilan : depuis 2011, le nombre de personnes qui n’ont pas accès aux soins de santé a doublé en Belgique, ce qui a d’ailleurs permis à la Commission européenne de qualifier notre plat pays de champion de l’inégalité à ce sujet. La solidarité est clairement malmenée, à différents étages de notre société. C’est cependant oublier que même pour les plus nantis, il est de l’intérêt général de conserver ces piliers sur lesquels nos sociétés contemporaines ont pu s’appuyer pour prospérer. Et se libérer des contraintes primaires sans lesquelles les individus peuvent difficilement s’émanciper. (se)