L’IVG est autorisée jusqu’à 90 jours de grossesse – un peu moins de 13 semaines – sur indications sociales et/ou médicales, après une consultation préalable avec un médecin et une autorisation écrite. Après cela, elle est autorisée sur indications médicales (danger pour la vie ou la santé de la mère ou anomalie du fœtus). Le viol ou l’inceste ne sont pas des motifs admis. Les mineures doivent obtenir l’accord de leurs parents.
En août 2020, le ministère italien de la santé a annoncé la révision des directives nationales sur l’IVG médicamenteuse. Cette décision implique un assouplissement des pratiques actuelles et facilite l’accès des femmes et des jeunes femmes à l’IVG médicale, jusqu’à présent pratiquée uniquement au cours d’une hospitalisation de trois jours.
En Italie, les femmes se voient imposer une période d’attente forcée de 7 jours entre la première consultation et la procédure d’avortement, sauf en cas d’urgence médicale.
Les frais d’IVG sont entièrement pris en charge par l’État.
Lors de l’épidémie de COVID-19, les gynécologues italiens et les femmes souhaitant réaliser un avortement ont constaté des obstructions alarmantes à l’accès à l’IVG. Bien que le gouvernement ait publié des directives afin d’imposer la continuité dans la pratique de ces interventions, il y a en réalité une pénurie évidente de professionnels de la santé qui les pratiquent.
Selon le ministère italien de la Santé, plus de 80% du personnel médical refusent de pratiquer une IVG au nom de l’objection de conscience d’où des entraves directes d’accès à l’IVG: difficulté à trouver un·e practicien·ne, allongement des délais, multiples humiliations et accroissement de la détresse psychologique…
Ce chiffre est en nette augmentation chez les médecins et gynécologues, et s’accroît également parmi les infirmier·ères, anesthésistes et brancardier·ères. Les femmes sont forcées à se déplacer si elles en ont les moyens, mais recourent également de plus en plus aux avortements clandestins et donc à risques. Conséquence: le conseil des ministres italien a approuvé, le 26 février 2016, un décret législatif dépénalisant l’avortement clandestin. Toutefois, il a également augmenté la sanction financière pour ce type d’infraction. Les femmes qui ont subi une IVG illégalle sont désormais passibles d’une amende pouvant atteindre 10.000€, contre une amende de 50€ seulement sous la loi précédente.
En mai 2018, dans une tentative de promouvoir des politiques pro-natalistes en Italie, Lorenzo Fontana, le nouveau ministre des affaires familiales et membre du parti d’extrême droite « Lega Nord », a déclaré que « l’avortement est la première cause de féminicide dans le monde ». Au contraire, c’est l’interdiction de l’IVG et ses conséquences dramatiques – avortements clandestins et dangereux – qui tuent plus de 50.000 femmes chaque année dans le monde.