Télécharger la brochure
« Pratiques et signes religieux: Et alors? »
Fin 2009, le Centre d’Action Laïque (CAL) prenait une position forte en demandant l’interdiction générale des signes religieux et du port de signes convictionnels à l’école et dans les services publics. Nous estimions à l’époque que le législateur seul avait le pouvoir de clarifier une situation qui s’avérait de plus en plus conflictuelle. Nous le pensons plus que jamais. Y compris pour nombre de pratiques à caractère religieux, qui interrogent de manière très concrète la gestion du quotidien.
En matière religieuse et culturelle, certains veulent intégrer dans notre droit les fameux « accommodements raisonnables ». À cela, d’autres objectent que c’est incompatible avec le respect d’un « socle des valeurs communes » qui serait, par principe, non négociable. Les logiques se confrontent. Une chaîne de restauration rapide qui se spécialise dans le halal, est-ce un recul de la laïcité ou une simple segmentation de marché? Où s’arrête la sphère privée, où commence la sphère publique?
Au CAL, nous pensons qu’il n’y a pas de réponses simples à ces problèmes complexes. Il devient urgent de chercher, ensemble, à définir un cadre dans lequel les intérêts particuliers sont reconnus autant que les principes fondateurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Dans quel type de société souhaitons-nous vivre? Quelles sont les modalités du vivre ensemble?
Si nous partageons tous l’objectif ultime: un individu libre avec un ensemble de valeurs partagées, les chemins qui y mènent ne sont pas forcément les autoroutes de l’uniformisation. Les positions et recommandations exposées dans cette brochure ont fait l’objet de débats passionnés et passionnants au sein du CAL. Faisant de tout dogmatisme, elles tentent de concilier la recherche du bon sens avec les réalités du terrain. Et, quand il y a lieu, elles invitent les autorités publiques à jouer leur rôle d’arbitre – voire les entreprises – s’il s’agit de concertation sociale avec les travailleurs.
En publiant les présentes prises de position, le CAL n’a évidemment pas la prétention de couvrir l’intégralité des questions d’interculturalité. Bon nombre de sujets n’y sont pas abordés, tels que les mutilations génitales ou les mariages forcés, par exemple.