Le droit à mourir dignement: respecter une personne, c’est aussi lui reconnaître le droit de déterminer les modalités de sa propre fin. Songez qu’avant la loi du 28 mai 2002, qui réglemente strictement l’acte d’euthanasie, celui-ci était automatiquement assimilé à un assassinat. Même si, encore une fois, dans la pratique on pouvait toujours s’accommoder des situations délicates…
Faut-il cautionner l’acharnement thérapeutique, laisser souffrir les mourants au nom de la sacralisation de la vie, condamner à la dépendance et à l’inaction totale des personnes se trouvant dans un état irréversible? Pour les laïques, la réponse est non.
La loi de 2002 dépénalisant l’euthanasie constitue un rempart face aux mouvements religieux et « anti-choix »
Les mouvements religieux et « anti- choix » sont de plus en plus virulents. De sorte que la loi constitue aujourd’hui un rempart face à ces mouvements souhaitant imposer à tous leurs conceptions sur la « bonne » manière de vivre et de mourir. La loi a fait l’objet d’un important débat public mais également de discussions mûrement réfléchies au Parlement. La preuve en est que la loi a été adoptée après deux ans et demi de débats et au terme de plus de 25 amendements apportés par les différentes forces politiques.
Il a fallu le vote de la loi dépénalisant l’euthanasie pour que l’interdiction de mettre fin à la vie d’un patient ou de l’aider à se suicider disparaisse du Code de déontologie mais également du Code pénal! En effet, avant l’adoption de cette loi, un tel acte était qualifié d’ »homicide volontaire avec préméditation », autrement dit un « assassinat ».
Les articles de la loi relative à l’euthanasie contiennent de multiples garanties afin de s’assurer que la personne qui exprime sa volonté le fasse en toute liberté.
Les débats sur l’euthanasie ou la fin de vie assistée sont loin d’être clos. L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) vise à faire respecter le droit pour tout malade d’être pleinement informé, s’il le désire, sur son état ainsi que sur son droit de renoncer à un traitement, de refuser tout « acharnement thérapeutique », de bénéficier des meilleurs soins palliatifs et s’il se trouve dans une situation médicalement sans issue, d’obtenir à sa demande une aide médicale active pour provoquer le décès. L’association propose un soutien ainsi que des conseils au public.