Ce mercredi 11 décembre 2024, le Centre d’Action Laïque, représenté par sa présidente Véronique De Keyser, a été auditionné par la Commission Santé et Égalité des chances de la Chambre des représentants dans le cadre des discussions sur la proposition de loi déposée par l’Open VLD, visant à élargir la déclaration anticipée d’euthanasie aux personnes devenues incapables d’exprimer leur volonté. Soutenant fermement cette initiative, le Centre d’Action Laïque considère cet élargissement comme une avancée essentielle pour garantir à toutes et tous un droit égal à mourir dans la dignité.
Une consolidation indispensable de la loi de 2002
En effet, la loi actuelle, tout aussi remarquable soit-elle, ne permet pas encore de répondre totalement à cette exigence. L’un des problèmes principaux réside dans le champ d’application restreint de la déclaration anticipée qui ne peut servir de base à une euthanasie que lorsque le patient, atteint d’une affection grave et incurable, est inconscient et que sa situation est irréversible eu égard à l’état actuel de la science. Ceci a été assimilé à ce qui est qualifié de manière commune à l’état de coma irréversible. Le médecin ne pourra donc pas accéder à la demande d’un patient qui certes aurait fait sa déclaration mais qui, atteint par exemple d’une démence évolutive, a perdu conscience de lui-même. Cela pousse les patients atteints d’une maladie neurodégénérative souhaitant accéder à une demande d’euthanasie à l’entreprendre de manière précipitée, par peur de perdre leur autonomie de décision. Les personnes devenues subitement démentes en l’absence de diagnostic ou à la suite d’un accident n’ont quant à elles aucun moyen d’accéder à l’euthanasie. Cette situation, source de grande injustice et de souffrance pour ceux qui auraient souhaité fixer les conditions de leur fin de vie, appelle à une amélioration sans plus attendre de la loi de 2002.
Or, c’est précisément ce que vise la proposition de loi1 déposée le 4 septembre dernier par l’Open Vld et contresignée par le PS, prévoyant l’extension de la déclaration anticipée pour permettre à toute personne majeure ou mineure émancipée de définir les conditions dans lesquelles elle souhaite accéder à une euthanasie dans le cas où elle serait atteinte d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, qu’elle se trouve dans une incapacité à exprimer sa volonté telle que décrite dans ladite déclaration et que cette situation est jugée irréversible selon l’état actuel de la science.
Garantir l’égalité devant la mort et la solidarité des personnes
Soutenant cette proposition de loi, la présidente du Centre d’Action Laïque a défendu une approche humaniste de la fin de vie qui repose sur le respect des conceptions de la personne au sujet de sa dignité et du principe d’égalité, y compris devant la mort. Ceci nous oblige à un devoir de solidarité envers ceux et celles souhaitant déterminer pour eux-mêmes leur propre considération d’une fin de vie digne. Loin d’imposer aux individus une conception particulière, le Centre d’Action Laïque défend donc la liberté de choix et l’autonomie de décision des personnes. En ce sens, nous appelons à un élargissement du champ d’application de la déclaration anticipée d’euthanasie pour permettre à chaque individu de préciser, tant qu’il en est encore capable, les conditions dans lesquelles il souhaite voir appliquer cet ultime soin. Le Centre d’Action Laïque, continuera à informer, sensibiliser et mobiliser pour que cette exigence sociétale devienne une réalité.