Parce qu’il est convaincu que l’inconnu fait peur, Fran Kourouma a décidé de ne rien cacher de son histoire. Il a donc mis de l’ordre dans toutes ses nombreuses notes d’exil pour en faire un livre et puis aujourd’hui une pièce de théâtre.
Aujourd’hui c’est la Belgique qu’il parcourt de long en large pour rencontrer le public. Même si certains échanges sont parfois difficiles, Fran argumente encore et encore, toujours avec calme et détermination. Rencontre avec une personnalité hors du commun.
Chaque année en Belgique, 8000 personnes environs transitent par un centre fermé. Ces personnes y sont détenues quelques jours ou quelques mois, coupées du monde, parce qu’elles n’ont pas de papiers, qu’elles ont reçu un ordre de quitter le territoire ou que leur demande d’asile a été rejetée. C’est en 1993, il y a 30 ans, que la Belgique vote la première loi régissant les centres fermés. Mais le premier centre avait déjà ouvert 5 ans auparavant, alors que la politique migratoire prenait un tournant répressif en Belgique. Tournant qui n’a plus été remis en question.
Invitées: Sotieta Ngo, directrice générale du Ciré (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et étrangers), et Maco Meo, coordinatrice générale chez PAC (Présences et actions culturelles), qui organise jusqu’au 25 mai une exposition intitulée « 30 ans des centres fermés en Belgique, y a rien à fêter ! ».
Avec aussi un témoignage de Céline De Vos, membre du collectif Getting the Voice Out, qui relaie les témoignages de personnes détenues en centres fermés.
Dans un contexte de crise de l’accueil des réfugiés, différents opérateurs comme la Ligue des familles poursuivent leur travail de soutien auprès des primo-arrivants. Pour encadrer ce soutien, il existe un parcours d’intégration qui propose des cours de français et de citoyenneté. Parcours qui est devenu obligatoire dans les 3 régions du pays pour toute personne étrangère qui séjourne en Belgique depuis moins de trois ans et qui dispose d’un titre de séjour de plus de trois mois. Le primo-arrivant est tenu de suivre le parcours d’intégration dans un délai de 18 mois, sous peine de sanctions financières.
Focus sur une aide positive aux migrants mais qui se heurte pourtant très souvent aux conditions de vie difficile des primo-arrivants.
Libres, ensemble est en direct de la Cité Miroir pour vous faire voir par les oreilles « Mères d’exil. Regards d’artistes », une formidable exposition où 30 artistes de 15 nationalités différentes s’emparent de la question de l’exil. Une exposition à découvrir jusqu’au 28 mai 2023.
Invité : Jean-Michel Heuskin, directeur de l’asbl MNEMA, qui gère la Cité Miroir. Mais l’émission donne la parole également à de nombreux artistes.
Comment notre État en est-il arrivé à s’asseoir consciemment sur des milliers de décisions de justice? Comment est-il possible que des milliers de demandeurs d’asile soient contraint de dormir dehors alors qu’ils ont droit à être logés, nourris, soignés? Cette émission essaye de remonter le fil d’une crise de l’accueil qui dure et qui dure…
On a fait le point avec Sotieta Ngo et Alexis Deswaef sur ce que le gouvernement pourrait faire mais qu’il refuse de faire jusqu’à aujourd’hui pour mettre les demandeurs d’asile à l’abri. Nous essayons de comprendre les raisons d’une crise de l’accueil qui interroge aussi notre regard et notre discours sur la migration.
Invités: Sotieta Ngo, directrice générale du CIRÉ et Alexis Deswaef, avocat.
Les enfants migrants, qu’ils soient arrivés en Belgique seuls ou avec leur famille, sont profondément marqués par ce qu’ils ont vécu. Outre les stigmates de leur parcours d’exil, ils portent de nombreuses responsabilités par rapport à celles et ceux restés au pays. L’innocence de l’enfance semble être bien loin. Pour les aider à se reconstruire et revendiquer le droit au jeu, le Fonds Houtman a soutenu 7 projets qui ont utilisé les loisirs culturels ou sportifs comme outils de résilience. En ressortent des outils à destination des éducateurs, psychologues, artistes qui souhaitent travailler avec les enfants et adolescents qui ont vécu la migration.
Invités: Valérie Provost, psychologue et art-thérapeute qui a lancé le projet « Quartiers brodés » avec le service Droit des jeunes et la plateforme Mineurs en exil, Patrick Alen, comédien, réalisateur, responsable de l’asbl ABC Cinéma et directeur du Centre culturel de Welkenraedt, qui a réalisé le film « Welcome chez vous » avec des jeunes issus de l’immigration, et Danièle Crutzen, directrice du Centre MENA du CPAS d’Assesse, qui a co-dirigé l’ouvrage Vivre enfant dans la migration.
« Quand chaque matin, tu te levais sans rechigner pour te coucher, chaque nuit, sans soupirer, tu te brisais ; tu perdais les étincelles qui avaient forgé tes rêves. Et ce, dans l’espoir que tes enfants puissent atteindre un environnement social qui t’était inaccessible. Tu t’acharnais à vouloir leur bâtir la vie que tu aurais désiré avoir. »
Mehtap Teke adresse ces mots à son père, émigré kurde de Turquie, venu s’installer en Belgique dans l’espoir d’une vie meilleure. Dans son premier roman, « Petite, je disais que je voulais me marier avec toi » publié aux Editions Viviane Hamy, elle crie son amour pour ce père profondément digne mais creuse également sa propre identité. Du racisme à l’importance de la transmission, en passant par le désir d’ascension sociale, l’auteure belge se confie à notre micro sur sa manière de faire vivre l’héritage de son père.
Il s’appelle Saad… mais il aurait pu s’appeler Issan, Selmah ou Tatiana. Il a fui les bombes de son pays. Sur scène, ce personnage imaginaire mais tellement empreint de réel nous raconte, nous danse, nous chante son ressenti. Lui qui a cessé d’être un être humain pour devenir un migrant.
Reportage sur « Ainsi chantait l’olivier », un spectacle hybride qui mêle théâtre, slam, rap, musique traditionnelle et danse pour le plus grand plaisir de nos yeux et nos oreilles. A voir à l’Espace Magh jusqu’au 14 mai.
Des dizaines de jeunes empruntent les voies migratoires menant vers notre pays chaque jour. Issus principalement d’Afghanistan, de Syrie ou encore de Guinée, certains de ces Mena, mineurs étrangers non accompagnés, bénéficient d’une prise en charge à leur arrivée en Belgique par la Croix-Rouge jusqu’à leur majorité. En attendant d’être fixés sur leur sort, ces mineurs sont scolarisés, suivent des cours de français ou de néerlandais et sont formés à vivre en autonomie au sein notamment du centre d’accueil pour mineurs de la Croix-Rouge de Jette. Un accompagnement nécessaire afin de pouvoir, s’ils obtiennent leur régularisation, mener une vie plus décente chez nous.
Nicolas Franchomme nous offre une tranche de vie de ces jeunes déracinés.
¡No pasarán! « Ils ne passeront pas ! », tel était le cri de ralliement des résistants antifascistes en Espagne. La Cité Miroir à Liège accueille jusqu’au 22 mai un cycle d’activités autour de deux expositions photos sur la Retirada : “Chemins de l’exil” de Philippe Gaussot et “Le sang n’est pas eau” de Pierre Gonnord.
Une plongée dans un pan de l’histoire méconnu et une opportunité de réflexion sur les liens, les similitudes et les différences avec les exils passés et présents. Une organisation des Territoires de la Mémoire en partenariat avec l’association 24 août 1944 de Paris.
Invité : Cédric Boonen, délégué aux projets des Territoires de la Mémoire