Focus sur Toxocity, un jeu interactif qui nous invite à réfléchir à la question des drogues et des addictions. Ce jeu, véritable outil de réflexion, a été développé par des usagers de drogues, anciens ou actuels consommateurs, encadrés par le CAL Luxembourg. Objectif: informer et sensibiliser un large public.
Un reportage de Pierre Schonbrodt, dans le cadre de “Support, don’t punish” et de la campagne Stop 1921.
Produire, détenir, consommer ou vendre de la drogue en Belgique est interdit. Et cette interdiction dure depuis le 24 février 1921. La prohibition des drogues se base sur une loi votée il y a 100 ans dans un contexte totalement différent de celui que l’on connaît aujourd’hui. Une loi jugée inefficace par toute une série d’associations de terrains et qui criminalise les usagers de drogues, avec des conséquences désastreuses. Avec la campagne “Unhappy birthday”, des associations du nord et du sud du pays montent au créneau pour demander que le Parlement réexamine ce texte de manière urgente et qu’il vote une décriminalisation.
Invités: Olivia Venet, Présidente de la Ligue des droits humains, Bruno Valkeneers, chargé de communication à l’asbl Transit à Bruxelles et porte-parole francophone de la campagne nationale qui commence ce 24 février 2021 autour des 100 ans de la loi drogues « Unhappy birthday » et Tom Decorte, professeur de criminologie à l’Université de Gand et directeur de l’Instituut voor Sociaal Drugsonderzoek (ISD).
En Belgique, la loi qui régit les comportements liés à l’usage de drogues date du 24 février 1921. 100 ans plus tard, cette loi paraît totalement obsolète. Même si elle a fait l’objet de quelques assouplissements, l’esprit de la loi n’a pas changé: c’est la prohibition, la guerre à la drogue, la répression des consommateurs qui prévalent toujours. Or, pour beaucoup d’associations qui travaillent aux côtés des usagers de drogues mais aussi pour de plus en plus d’acteurs des mondes policier et judiciaire, cette guerre est perdue. Et la prohibition n’a fait que donner les pleins pouvoirs aux organisations criminelles. Il faut donc changer le modèle: décriminaliser, pour mieux encadrer et prévenir les risques.
Invités: Bruno Valkeneers, chargé de communication à l’asbl Transit à Bruxelles et porte-parole francophone de la campagne nationale qui commence ce 24 février 2021 autour des 100 ans de la loi drogues « Unhappy birthday », et Jack, officier de police judiciaire à l’anti-drogues.
Le 17 octobre 2018, le Canada légalisait la vente de cannabis. Deux ans plus tard, la part du marché légal avoisine les 20%. Et on constate une augmentation des consommateurs de 50 ans et plus, sans que ça ne se ressente sur la sécurité du pays. Mais une forme de néo-prohibitionnisme s’est installé: certaines municipalités ont ainsi interdit la consommation de cannabis dans les parcs, sur la voie publique ou dans les appartements en location. Des réticences morales persistent. Et pour notre invitée, elles s’expliquent par le lien, trop longtemps alimenté par les médias, les politiques et les scientifiques, entre consommation de drogues et délinquance.
Invités: Line Beauchesne, professeure titulaire au Département de criminologie de l’Université d’Ottawa et auteure de “La légalisation du cannabis au Canada – Entre commercialisation et prohibition 2.0”, et Serge Brochu, professeur émérite à l’Université de Montréal.