Juste pour rire
33 ans après la fatwa émise contre lui par l’ayatollah iranien Khomeini, Salman Rushdie a été poignardé en août 2022. Le romancier en restera marqué à vie mais il a survécu. Pour nombre de démocrates, il incarne la résistance à l’idéologie islamiste et une ode à la liberté. Une soirée d’hommage lui était consacrée à Bruxelles la semaine passée. Organisée par le Collectif Laïcité Yallah, cette soirée a mis en avant celles et ceux qui défendent leur liberté, de Kaboul à Téhéran, de Riyad à Paris… quel qu’en soit le prix.
Invités: Djemila Benhabib, politologue, écrivaine et porte-parole du Collectif Laïcité Yallah, Mahtab Ghorbani, poétesse et écrivaine iranienne exilée en France, Ensaf Haidar, militante saoudienne et épouse de Raïf Badawi, condamné en 2012 à 10 ans de prison, 1 000 coups de fouet et 290 000 dollars d’amende pour un article de blog où il défendait « la liberté de conscience, la liberté des femmes et la liberté d’expression », et Mohamed Ould Cheikh M’Kheitir, Mauritanien condamné à mort pour apostasie en décembre 2014 avant que sa peine soit réduite en appel.
Née en Belgique de parents ayant fui l’Iran, Déna Vahdani a choisi le stand-up pour raconter son histoire. Son spectacle « Déna, princesse guerrière » est une véritable ode à la liberté. Cette liberté pour laquelle ses parents ont tout quitté. Cette liberté qui manque tant aux Iraniennes et Iraniens, prêts à sortir dans la rue aujourd’hui au péril de leur vie. Cette liberté qui lui permet de vivre sa vie de femme, de lesbienne, comme elle l’entend.
« Déna, princesse guerrière », à voir au TTO à Bruxelles jusqu’au 12 novembre et puis un peu partout en Belgique.
Ce samedi 11 septembre, nous recevons dans « Libres, ensemble » Jean Birnbaum. journaliste et essayiste français, directeur depuis 2011 du Monde des livres, supplément hebdomadaire du journal Le Monde. Auteur de plusieurs essais dont « Un silence religieux », « La gauche face au djiadisme », ou « Ce que le djiadisme dit de nous », Jean Birnbaum nous parle de son dernier ouvrage « Le courage de la Nuance » sorti voici quelques mois au Seuil. Pour réconforter celles et ceux qui refusent la brutalisation de notre débat public et qui veulent préserver l’espace d’une discussion aussi franche qu’argumentée, car nous risquons dit-il » de nous diriger vers un monde plus dur, plus cruel ».
9 janvier 2021, bouleversement sur la planète réseaux sociaux : Twitter décide de suspendre de façon permanente le compte du président américain Donald Trump. Et les autres géants du web suivent : Facebook, Instagram, Snapchat, Twitch suspendent eux aussi le profil de Trump. Une décision qui pose question. Doit-on se réjouir que les appels à la violence d’une personnalité publique soient réduits au silence? Ou s’inquiéter du pouvoir laissé entre les mains de sociétés privées ? Un débat sur la liberté d’expression en ligne et ses limites qui s’est posé cette semaine aussi en Belgique suite aux insultes et menaces sur les réseaux sociaux à l’encontre de la militante laïque et féministe Nadia Geerts.
Invités: Nicolas Baygert, Docteur en information et communication, spécialiste en communication politique, chargé de cours à l’IHECS et à Sciences Po (Paris), et François Dubuisson, Professeur de droit international à l’ULB, spécialiste notamment des questions de liberté d’expression, et titulaire du cours « Internet et droits de l’Homme ».