Dénombrer le sans-abrisme et l’absence de chez-soi, cela se fait depuis 15 ans à Bruxelles et ça s’étend aujourd’hui aux provinces wallonnes et flamandes. Objectif: objectiver la situation, pour mieux lutter contre le sans-abrisme.
Réalisé pour la première fois en Brabant wallon, ce dénombrement montre que la précarité dépasse largement le périmètre des grandes villes. En milieu rural aussi, la précarité, le sans-abrisme et le mal logement existent mais sont invisibilisés.
Invités: Nicolas De Moor, assistant de recherche au Centre Interdisciplinaire de Recherche, Travail, Etat et Société (CIRTES) à l’UCLouvain, qui a mené cette étude pour la province du Brabant wallon avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin, Maelle Dewaele, coordinatrice du Relais social Brabant Wallon, et Brice Droumart, coordinateur du Service Laïque d’Action Citoyenne au sein de Laïcité Brabant wallon
Administrations publiques, CPAS, banques : tous laissent progressivement tomber les guichets physiques au profit du numérique. Facilité d’accès, rapidité : les personnes connectées voient de nombreux avantages à cette digitalisation. Mais pour une partie de la population, peu habituées au numérique, c’est un véritable casse-tête. Plus de 47 % des personnes vivant en Belgique sont en situation de vulnérabilité numérique aujourd’hui, contre 40 % en 2020. Et ces personnes, face à des guichets physiques hors service, courent un grand risque d’isolement. Certains renoncent même à leurs droits.
Un an après la diffusion du documentaire « Solde insuffisant » réalisé par le Centre d’Action Laïque, qui s’intéressait à celles et ceux dont le quotidien déjà compliqué avait été rendu impossible par la crise sanitaire, cette émission spéciale vise à décrypter les conséquences des crises à répétition sur les plus vulnérables de la société. Quelles réalités se cachent derrière les chiffres de la pauvreté en Belgique ? Les CPAS peuvent-ils tenir le coup face à l’augmentation des demandes ? Et les bénéficiaires arrivent-ils vraiment à accéder à leurs droits face notamment à la complexité administrative et à la multiplication des guichets virtuels ? Le Centre d’Action Laïque s’est engagé, comme nombre d’acteurs du milieu associatif, à défendre l’automatisation et l’individualisation des droits. En quoi est-ce essentiel de faire bouger les choses? On en discute avec différents invités qui vont se succéder autour de la table.
Invités: Luc Vandormael, Président de la fédération des CPAS de Wallonie, François Perl, Conseiller stratégique Solidaris, Marc Chambeau, Enseignant à l’Institut Cardijn (HELHa) et auteur du livre « Restez chez vous! Portes closes. Cris, chuchotements et colères au temps du virus », Freddy Bouchez, Travailleur social à l’Association de défense des allocataires sociaux, et Emila Hoxhaj, Présidente de la Fédération des étudiants francophones
En quoi le fameux statut de cohabitant est-il injuste, discriminant, appauvrissant et anti-solidaire ? A l’occasion de sa Convention laïque 2022, le mouvement laïque s’est engagé à se mobiliser concrètement en faveur de l’individualisation et l’automatisation des droits sociaux. Le CAL fait ainsi partie du nombre croissant d’organisations et de personnes qui veulent voir rapidement disparaître ce statut de cohabitant. Dénoncer cette violence d’Etat appliquée aux populations les plus fragilisées de la société, c’est ce que font avec acharnement nos 3 invitées.
Invitées: Sarah de Liamchine, co-directrice de PAC, Christine Mahy, secrétaire générale et politique du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté et Wivynne Gaziaux, chargée d’études chez Soralia.
En Belgique, le nombre d’étudiants aidés par un CPAS a presque triplé en 15 ans : il est passé de près de 8.913 en janvier 2007 à 25.507 en décembre 2021. Une explosion des aides qui illustrent la précarité dans laquelle vivent de nombreux étudiants. Mais ces chiffres sont encore loin de la réalité car nombre d’étudiants ignorent qu’ils ont droit à des aides sociales ou renoncent à les demander parce qu’ils jugent les procédures trop compliquées.
Pour informer les étudiants de leurs droits et lutter notamment contre le non-recours aux droits, la Street Law Clinic en droit social de l’ULB vient donc de publier un guide de l’aide sociale pour les étudiantes et étudiants. Un document qui clarifie les droits des étudiants et répond à des questions très concrètes. Mais qui prouve aussi les disparités de décisions entre les CPAS.
Invités: Sophie Gérard, chercheuse au Centre de Droit public et social à l’ULB et coordinatrice de la Street Law Clinic en droit social de l’ULB, Ninon Henry, étudiante du Master de spécialisation en droit social à l’ULB et Luc Vandormael, Président de la Fédération des CPAS de Wallonie
Depuis la mise en place du contrôle des chômeurs en 2004, plus de 50 000 personnes en ont été exclues définitivement. Pour les autres, il faut continuer à prouver de façon régulière qu’elles cherchent du travail. Beaucoup se sentent coupables et humiliées par des contrôles qu’elles jugent absurdes. C’est cette absurdité qui est mise en avant dans le film En Marche : histoire de l’homme-machine. Un docu-fiction qui met en scène un facilitateur répétant à longueur de journée aux chômeurs face à lui: « votre travail, c’est de chercher du travail ». Une façon aussi de nous interroger sur l’automatisation, la dématérialisation et la valeur « travail ».
Invités: Sabine Ringelheim et Pierre Lorquet, co-réalisateurs du film et membre du collectif 1chat1chat, Alain Eloy, comédien et co-réalisateur du film, ainsi que Yves Martens, coordinateur du Collectif solidarité contre l’exclusion. Une asbl qui regroupe des personnes (avec ou sans emploi), des associations et des acteurs syndicaux unissant leurs énergies pour lutter contre l’exclusion et construire des rapports de forces permettant le développement d’une société plus égalitaire et plus juste.
Comment décrire une situation de non recours et qu’est-ce que cela entraine? Quelles sont les premières victimes? Qu’est-ce que cela dit des parcours des personnes les plus fragiles? En outre, comment le statut de cohabitant plonge dans la pauvreté encore un peu plus les populations border line? Des réponse à toutes ces questions à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la pauvreté, dans notre émission avec nos invitées : Laurence Noël Collaboratrice a l’Observatoire de la Santé et du Social et Christine Mahy Secrétaire Général du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté.
A l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre la pauvreté ce 17 octobre, nous aborderons le problème peu connu du « non recours aux droits » mais aussi du très controversé « projet d’individualisation d’intégration sociale ». Enfin nous évoquerons la hausse du coût des énergies, véritable catastrophe pour bon nombre de foyers déjà précarisés.
Nos invitées: Laurence NOËL, Collaboratrice scientifique Observatoire de la Santé et du Social de la région bruxelloise. Caroline Van der Hoeven, Coordinatrice Réseau de lutte contre la pauvreté et Marie Hanse, Chargée de mission Fédération Services Sociaux, Centre d’Appui Social Energie.
Plus de 100.000 sans papiers vivent dans notre pays. Entre l’obligation scolaire des enfants et la volonté de se former des plus grands, la rentrée scolaire 2021 ne se fera pas sans mal pour cette population dont le statut irrégulier les prive déjà de beaucoup de droits fondamentaux.
On vous emmène à la découverte d’un spectacle touchant et intelligent, basé sur les témoignages de personnes précarisées, de personnes sans-papier, sans emploi, sans domicile fixe. Celles et ceux dont le quotidien, déjà compliqué, a été rendu impossible par la crise. Leur donner la parole, la rendre visible, la mettre en scène : c’est tout le travail réalisé par le Théâtre du Copion pour le spectacle « Il était trop de fois ». Du théâtre-action qui crée et agit pour plus de droits.
Un reportage de Pierre Schonbrodt.