Près de 150 jeunes ont assisté le 2 février dernier à une projection du documentaire “Tout va s’arranger (ou pas)” au Parlement francophone bruxellois dans le cadre des Jeudis de l’hémicycle. Réalisé par le Centre d’Action Laïque en collaboration avec la FAPEO, ce film s’intéresse à la santé mentale des jeunes et met en lumière le mal-être qui touche nombre d’entre eux depuis la crise sanitaire, les problèmes de décrochage scolaire et la perte de sens qu’ils ressentent.
Ces jeunes sont venus témoigner de leur ressenti mais également interpeller les députés bruxellois pour que leur parole soit enfin écoutée et prise en compte.
Près de 3 ans après le premier confinement, les conséquences se font toujours sentir au sein de la jeunesse. Les centres psycho-médico-sociaux (CPMS) rencontrent à nouveau depuis la rentrée de nombreux jeunes qui décompensent. Les aides exceptionnelles qu’ils avaient reçues pour faire face à la crise se terminent, elles n’ont pas été renouvelées… mais la situation sur le terrain ne s’améliore pas. Et le personnel est à bout de souffle.
Invités: Nicolas Lejeune et Corinne Berthod, tous deux directeur-trice de centre PMS et membre du collectif “Faut l’dire”, Véronique De Thier, responsable politique de la FAPEO et Saï, jeune de 17 ans qui a connu des problèmes de santé mentale mais qui remonte la pente.
Pour approfondir cette thématique, nous vous invitons aux séances de projection du documentaire “Tout va s’arranger (ou pas)” réalisé par le Centre d’Action Laïque. Toutes les infos: https://www.laicite.be/documentaires/tout-va-s-arranger/
Covid, guerre en Ukraine, crise énergétique, changements climatiques, montée des extrémismes : ces crises à répétition sont source d’angoisse, d’anxiété et de perte de sens pour bon nombre de jeunes. Les chiffres sont alarmants: explosion du décrochage scolaire (+55% en un an), explosion des demandes de consultations pour des troubles de santé mentale, hausse des consommations médicamenteuses, saturation des unités pour adolescents. Et ce ne serait que le début, selon les acteurs de l’Aide à la jeunesse qui craignent des conséquences à long terme sur la santé mentale. Pourquoi dès lors ne pas miser plus sur la prévention ? Moins coûteuse et efficace si on y investit vraiment.
Invité: Olivier Luminet, professeur de psychologie de la santé à l’UCLouvain, directeur de recherche FNRS, co-président du groupe “Santé mentale” du Conseil supérieur de la santé
Témoignages de nombreux jeunes. Et intervention également de Clara Noirhomme, chercheuse au service d’étude de la Mutualité chrétienne où elle a notamment travaillé sur l’impact de la pandémie de Covid 19 sur le recours des enfants et des adolescents aux soins de santé mentale.
Si le gouvernement a réussi à éviter la saturation des soins intensifs, ce n’est pas le cas des services de santé mentale dédiés aux jeunes. Ils débordent et sont obligés de refuser des dizaines de patients chaque semaine depuis plus d’un an. Les écoles, elles aussi, ne savent plus comment accueillir les angoisses et les décompensations des jeunes. Pourquoi les jeunes ont-ils été particulièrement touchés par les confinements, déconfinements et reconfinements successifs ? Quels plans mettre en place dans les écoles notamment pour éviter que la situation ne s’aggrave?
Invitées: Dr Sophie Maes, pédopsychiatre, cheffe de service de l’Unité pour adolescents du Domaine-ULB et auteure du livre Covid-19 : l’impact sur la santé mentale des jeunes, Amandine Monsel, psychologue clinicienne, psychothérapeute pour enfants et psychologue chargée de la prévention en santé mentale dans une école bruxelloise, et Véronique De Thier, chargée de mission à la FAPEO et Maman d’une jeune fille qui a décompensé suite à la crise sanitaire.
Donner du sens aux difficultés qu’ils ont vécues, aider les autres, leur donner de l’espoir : voici quelques-unes des motivations des pair-aidants. Des personnes qui décident de mettre leur expérience au service des autres. Certains ont connu la toxicomanie, d’autres des troubles psychiatriques ou la vie en rue. Mais après avoir remonté la pente, ils ont voulu aider. De plus en plus d’institutions reconnaissent aujourd’hui la plus-value de l’intégration de pair-aidants dans leurs équipes de soins ou d’accompagnement.
Invités: France Dujardin, coordinatrice de la formation à la pair-aidance au service des Sciences de la famille de l’UMons, Pierre Faignoy, accompagnateur-formateur au SMES à Bruxelles, pair-aidant et chargé de la communication de l’asbl En Route, qui essaie de fédérer les pair-aidants et de promouvoir cette pratique, et Alexandre Six, pair-aidant.
Stress, anxiété, burn-out, dépression : les problèmes de santé mentale nous touchent toutes et tous aujourd’hui à des degrés divers. L’incertitude nous empêche de nous projeter. Et le manque de lien social ne fait qu’aggraver les choses. Quant à notre rapport au travail, il s’est modifié ces derniers mois. Télétravail, travail en présentiel : la norme s’est inversée. Jusqu’à se poser la question : quel sens cela a-t-il encore de revenir au bureau ?
Invitée: Delphine Pennewaert, psychologue spécialisée en psychologie de crise et en psychologie du travail, consultante en gestion psychosociale des événements traumatiques au sein de Crisalyence et chargée de cours au sein du Certificat en Victimologie et Psychotraumatologie à l’ULB, nous aidera à analyser les impacts sur notre quotidien de la crise actuelle.