Une brusque montée d’adrénaline, des vies qui basculent, des souvenirs qui ne s’effaceront jamais…
Tristesse, douleur, colère : les tragiques évènements de Liège suscitent des sentiments mélangés. Des vies innocentes ont été fauchées mais des réflexes de courage enfouis au plus profond de l’être humain se sont opposés au chaos. En une fraction infime de temps, en un lieu précis, l’héroïsme et la barbarie se sont affrontées, toutes les facettes de l’humain se sont confrontées.
Il est indispensable de continuer à cultiver l’utopie plutôt que de verser dans le fatalisme et l’indifférence. C’est la façon la plus digne de marquer notre respect aux victimes et notre soutien à leurs proches. Et aussi de réaffirmer notre conviction profonde qu’aujourd’hui, demain ou après-demain, un monde apaisé est possible.
D’abord, la stupeur et l’incompréhension dominent les émotions. Les contradictions de nos propres perceptions nous déboussolent. Mais une fois passé un bref temps de recueillement, la douleur aiguillonne. Il faut à tout prix faire « quelque chose ».
Mais quoi ?
Réclamer plus de contrôle, de répression, de « sécurité » ? Fermer à double tour les portes et les fenêtres du pays dans le vain espoir que cela nous immunisera contre les dangers du monde d’aujourd’hui ? Ou au contraire fustiger les errements d’un modèle de société qui exclut plus qu’il n’inclut et, notamment, dénoncer la perversité d’une politique pénitentiaire d’un autre âge dont une fois de plus – une fois de trop – l’on constate douloureusement les conséquences ?
Ainsi, l’on peut tout à la fois blâmer les forces de l’ordre lorsqu’elles raflent des réfugiés ou tuent, même par accident, un enfant étranger de passage et en même temps remercier les hommes et les femmes portant l’uniforme qui font barrage de leur corps quand la folie s’empare des esprits égarés.
Le risque zéro n’existe pas, les contradictions sont infinies.
Comment construire une société apaisée ? Comment tirer parti de la tragédie afin d’encore pouvoir cultiver des raisons d’espérer venir à bout des délires humains ?
Pour le Mouvement laïque, il est indispensable de continuer à cultiver l’utopie plutôt que de verser dans le fatalisme et l’indifférence. C’est la façon la plus digne de marquer notre respect aux victimes et notre soutien à leurs proches. Et aussi de réaffirmer notre conviction profonde qu’aujourd’hui, demain ou après-demain, un monde apaisé est possible. Nous continuerons d’avancer vers ce but en confiance et en sérénité.
Les co-présidents du CCL,
Freddy Mortier
Voorzitter van deMens.nu
Henri Bartholomeeusen
Président du Centre d’Action Laïque