Une femme a-t-elle le droit de refuser de se faire soigner par un homme? Ou inversement?
Certains patients préfèrent être soignés par un médecin du même sexe qu’eux, pour des raisons religieuses ou simplement par habitude culturelle.
En situation non urgente, la loi sur les droits des patients prévoit explicitement le libre choix du médecin. Donc, elle affirme indirectement le droit de choisir s’il s’agit d’un homme ou d’une femme. La réussite d’une relation thérapeutique étant basée sur la confiance, imposer un praticien contre le gré du patient n’aurait guère de sens.
En situation d’urgence médicale et quand les moyens humains ne permettent pas de rencontrer les souhaits du patient, le CAL considère évidemment que sa santé prime sur ses réticences ou son refus.
Le CAL rappelle que les convictions religieuses font partie intégrante du pro l d’une personne qui demande des soins. Il recommande donc de faire la démarche d’entendre la demande du patient si elle est raisonnable. Et préconise un espace de recueillement interconfessionnel pour les patients désireux de pratiquer leur culte.
Que faire quand un malade refuse des soins pour raisons religieuses?
Cette question se pose souvent pour les Témoins de Jéhovah, qui refusent notamment toute transfusion sanguine.
Conformément à la loi sur les droits des patients, le médecin est en principe tenu de respecter la volonté individuelle du patient. En cas de refus du traitement médical, le praticien aura pris soin, au préalable, de l’informer correctement des conséquences de son choix, et aura essayé de le persuader de se faire soigner. Si la situation implique un danger pour le patient, le praticien devra avoir acquis la certitude que le patient a bien compris la nature des soins qui lui étaient proposés et les conséquences de son refus. Dans le cas contraire, il risque en effet d’être poursuivi pour non-assistance à personne en danger. Le CAL estime toutefois que cette liberté de refuser de se faire soigner a d’autres limites: par exemple, si cela mobilise des moyens disproportionnés, si cela désorganise le service ou que cela nuit à la qualité des soins. Par contre, la loi sur le droit des patients prévoit qu’en situation d’urgence médicale, si la vie du patient est en jeu, le refus de soin doit être ignoré et dans la mesure du possible expliqué. Il en est de même si le refus de soins pose un problème de santé publique et/ou de protection des droits d’autrui.
La problématique du refus des soins de santé se pose avec plus d’acuité encore en dehors du milieu hospitalier, à cause de l’emprise de certains courants intégristes religieux. Cette situation réclame une attention particulière des autorités publiques afin de sensibiliser et d’informer davantage le public, notamment sur les dangers du charlatanisme.