Campagnes

Les extrémismes, notre prison

Les extrémismes, notre prison

« Les extrémismes, notre prison. » Tel est le titre de la campagne d’éducation permanente 2023 du Centre d’Action Laïque.

Au travers de cette campagne, le Centre d’Action Laïque entend contribuer à analyser les extrémismes, un phénomène complexe qui prend de multiples visages. De droite, de gauche, nationalistes, religieux ou philosophiques, écologistes, sociaux ou économiques, les opinions et comportements extrémistes questionnent les fondamentaux démocratiques et nous concernent toutes et tous.

Par extrémismes, le Centre d’Action Laïque vise les doctrines ou attitudes dont les adeptes développent une pensée dogmatique, refusant toute alternative, qui les conduit à vouloir imposer leurs vues à l’ensemble de la société. En opposant des « eux »» aux « nous », les tenants de ces courants portent atteinte à l’intégrité du corps social et mettent en péril l’Etat de droit. Les extrémismes enferment les idées, cadenassent les débats:  ils sont notre prison.

De fait, les idéaux extrémistes transforment les perceptions et accompagnent des croyances qui isolent ceux qui succombent à cette « pensée magique » offrant solution à tout. Car le trait commun des extrémismes est qu’ils reposent toujours sur une intolérance envers tout ce qui est autre dans une recherche de pureté (pureté identitaire à droite, pureté morale à gauche, pureté religieuse… voire leur combinaison comme les courants identitaires de droite reposant sur un socle prétendu commun de valeurs chrétiennes).

Ces extrémismes, gonflés à bloc par les réseaux sociaux, sont dangereux. La campagne du Centre d’Action Laïque est une occasion de le dénoncer.

D’une part, les extrémismes concourent à enfermer les citoyens dans des silos de pensée entre lesquels prévaut une compétition mutuellement exclusive: aucune place pour la nuance, une prime à l’hostilité si pas à la violence envers les adversaires.

D’autre part, en rendant impossible un dialogue serein et un échange d’idées constructif, les extrémismes sapent l’intégrité de notre société. Ils dégradent les relations sociales et s’attaquent aux institutions démocratiques chargées d’assurer la cohésion sociale et de faire émerger l’intérêt général. Ils cadenassent la société en privilégiant les particularismes au détriment de l’universalisme et forment donc une menace directe pour l’État de droit.

Puisqu’ils opposent les uns aux autres, puisqu’ils enferment plutôt que n’émancipent, ils affaiblissent notre système démocratique et fragilisent nos droits et libertés fondamentales.

Aux extrémistes, y compris ceux se revendiquant de la laïcité, le Centre d’Action Laïque entend faire savoir qu’ils ne nous priveront pas de notre capacité de penser et notre liberté d’expression. Le principe de laïcité, tout au contraire de l’extrémisme, permet la coexistence pacifique et harmonieuse des différentes visions du monde présentes au sein de la société.

Face aux extrémismes, le Centre d’Action Laïque veut susciter réflexion, méthode et action avec pour fils conducteurs, d’une part, cette idée « subversive » pour certains, d’un être humain maître de ses choix, de son destin et d’autre part, d’un travail qui nous amène à combattre toute logique de cristallisation des appartenances (logique qui, précisément, ne laisse aucune place à la mobilité ou la possibilité de faire des choix).

Concrètement, la campagne mobilisera le Centre d’Action Laïque et ses sept régionales ainsi que nombreuses associations du mouvement laïque. Elle se déroulera à partir de mai 2023 sur tout le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle n’oubliera personne car nous n’ignorons pas non plus que la raison pour laquelle certains ont décidé de se retrancher dans un système de pensée magique, mythique est souvent parce qu’ils ne peuvent plus faire face aux réalités de la vie quotidienne.

Le premier événement organisé dans ce cadre est le colloque « Xénophobie & hospitalité« , co-organisé avec Bruxelles Laïque le 4 mai à la Tricoterie à Saint-Gilles, autour de deux questions: Le rejet de l’autre, de l’étranger, est-il universel?  Comment inventer de l’altérité sans hostilité?