Gêneurs de survivants!

La question du génocide des Tutsi

Pour des raisons différentes, les rescapés encombrent au Rwanda et dérangent en Belgique. Côté rwandais, le dispositif judiciaire inventé pour assumer le contentieux du génocide et réconcilier les Rwandais entre eux est d’une violence inouïe pour les survivants, même s’il est indéniable qu’il a permis de faire émerger des vérités et qu’il régule la cohabitation entre les tueurs et les victimes. Côté belge, malgré quatre procès en dix ans, notre pays continue d’abriter de présumés génocidaires.

Négationnisme et cyberhaine se déploient à visage découvert ; l’un et l’autre posent la question de la considération accordée aux rescapés et humilient une seconde fois les dix mille personnes mises à mort, chaque jour, au printemps 1994. Les Nations unies étaient informées du plan d’extermination. La France a formé, assisté et exfiltré les bourreaux. Vingt ans après, où en sommes-nous ? Après un détour historique, ce livre aborde la difficulté de « vivre avec eux » et dénonce le négationnisme.

L' auteure

Dominique Celis

Dominique Celis est agrégée en philosophie (ULg). Elle effectue actuellement une mission pédagogique temporaire au Rwanda en préparant les élèves au bac philo et au bac français. Suite au génocide des Tutsi en 1994 qui décime une partie de sa famille maternelle, elle a écrit sur le sujet des articles, parus dans la revue Aide-Mémoire des Territoires de la Mémoire. Elle a par ailleurs fondé Ni Putes Ni Soumises Liège et milité au R.A.P.P.E.L., Réseau d’actions pour la promotion d’un État laïque.