La communication n’est pas une marchandise

Résister à l'agenda de Bologne

De pseudo-sciences comme la PNL ou la lecture des expressions du visage, des pratiques instrumentales telles que les relations publiques ou la presse d’entreprise: voilà à quelles portions incongrues les études en communication pourraient se trouver réduites si les réformes en cours du paysage universitaire ne rencontrent pas de forces de résistance.

Toutes les universités d’Europe planchent actuellement sur la mise en application de la Déclaration de Bologne: insertion des programmes dans le système LMD (ou 3/5/8), conversion des cours en ECTS, etc. Derrière ces sigles se cache une stratégie de privatisation des universités, tenues de devenir des entreprises livrées aux lois du marché.

En s’appuyant sur deux exemples américains de formation mercantilisée et sur l’histoire institutionnelle des études en communication, Yves Winkin indique une voie alternative, tout en restant réaliste: la formation universitaire en communication est en bonne voie, hélas, de devenir une marchandise comme les autres.

L' auteur

Yves Winkin

Spécialiste de l’histoire sociale des sciences sociales et de l’anthropologie de la communication, Yves Winkin est professeur à l’École Normale Supérieure Lettres et Sciences humaines à Lyon. On lui doit entre autres, traduits en plusieurs langues, La Nouvelle Communication (1981), Erving Goffman. Les moments et leurs hommes (1988) et Anthropologie de la Communication (2001), tous trois parus aux Éditions du Seuil.