Ce corps est-il à moi? C’est en tous cas la certitude que nous avons incorporée depuis les années 60.
Bien qu’elle constitue l’un des acquis de la laïcité et des luttes sociales, cette certitude peut être interrogée d’un point de vue laïque, à travers les nouvelles pratiques corporelles auxquelles nous croyons nous adonner en toute liberté.
Quelles sont, dans l’esprit du sujet individuel, les parts respectives de l’illusion et de l’invention dans cette religion du corps libéré? Quel est l’impensé de cette pensée du corps qui semble désormais la nôtre? Tel est l’objet central de ce livre, dans lequel le regard philosophique s’attache à ce qui relie des pratiques apparemment aussi déviantes que le SM ou le tatouage aux prescriptions du droit, de l’éthique et de la politique.
Réflexion abstraite? Rien n’est moins sûr. Car la problématique ici ouverte enveloppe aussi bien les délits que le clonage, la greffe d’organes, l’euthanasie ou les soins palliatifs adressent à la pensée critique.