À propos des mandataires politiques

N’est-il pas paradoxal, dans un État neutre, de voir des élus prêter serment en arborant des signes d’appartenance religieuse?

Ici encore, la question est complexe.

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Certes, la neutralité de l’État moderne suppose une séparation nette avec les Églises et donc la mise à distance aussi grande que possible de toute influence religieuse. Certes, le caractère dogmatique des religions monothéistes les rend a priori peu compatibles avec l’éthique du débat contradictoire qui constitue l’essence même de la démocratie.

Mais les élus sont aussi et avant tout des représentants du peuple. Soit des citoyens choisis précisément en fonction des convictions qu’ils défendent (que celles-ci soient religieuses ou non). En ce sens, restreindre la manifestation de certaines convictions pourrait paraître paradoxal sinon antidémocratique. Dans l’hypothèse toutefois où les partis confessionnels ou les candidats affichant leur foi devaient se multiplier, difficile de continuer à éluder cette question: elle touche bel et bien au fonctionnement, voire à la subsistance même de l’État démocratique.

Faut-il restreindre l’extériorisation de l’appartenance religieuse dans l’hémicycle et/ou pour les mandataires politiques? Le CAL appelle à l’ouverture d’un vaste débat public, sans présupposés ni contraintes. Et rappelle qu’à défaut, ce qui n’est pas interdit est autorisé.