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Retour sur… Midi PIL « Mémorandum » | Transition climatique et justice sociale, l’avenir du « Pacte vert pour l’Europe »

Retour sur… Midi PIL « Mémorandum » | Transition climatique et justice sociale, l’avenir du « Pacte vert pour l’Europe »

Comment mener une transition écologique qui respecte les exigences de la justice sociale ? Est-il possible de concilier les exigences environnementales du Pacte vert avec la politique de libre-échange en matière agricole ? Si oui, comment ?

Pour débattre de ces questions cruciales, au cœur de son Mémorandum européen et des préoccupations du mouvement laïque dans son ensemble, le Centre d’Action Laïque a invité des candidats des partis politiques francophones à son Midi Pil sur « Transition climatique et justice sociale, l’avenir du « Pacte vert pour l’Europe ».

Etaient présents jeudi 18 avril :

  • Léa Charlet (Ecolo, 3ème sur la liste aux européennes)
  • Thomas Gillet (PS, 3è suppléant à la Chambre)
  • Laura Hidalgo, (MR, présidente des Jeunes MR et 4ème effective sur la liste)
  • Véronique RIGOT, (Les Engagés, candidate sur la liste fédérale à Bruxelles.
  • Michael Verbauwhede, (PTB, 1er suppléant sur notre liste pour les élections européennes

Le débat était très riche et a couvert de nombreux sujets, souvent en accord avec les propositions et du Centre d’Action Laïque. Dans un premier temps, chaque candidat a présenté une mesure phare de son programme.

Pour Ecolo, pas de justice climatique sans justice sociale, donc c’est transversal ; l’urgence sociale et climatique est soulignée. La représentante Ecolo ajoute que l’inaction est irresponsable, qu’il y a un besoin de transition rapide. Elle est d’accord avec le constat que les personnes les plus touchées sont les plus précaires. Ecolo mets l‘accent sur l’isolation des logements, en particulier les logements sociaux.

Pour le PS aussi, cette question doit être traitée de manière globale. Le représentant du PS souligne la nécessité d’une planification écosociale, avec une approche générale et globale (logement, énergie, emploi..) d’enjeux à conjuguer ensemble. L’environnement doit être considéré comme une branche de la sécurité sociale. Enfin, il affirme la nécessité d’investir maintenant, ce qui signifie sortir des règles d’austérité « de manière intelligente ».

La représentante du MR souligne la mobilisation de la jeunesse, l’importance pour l’Union de gagner son autonomie stratégique, ce qui serait un vecteur d’emploi, enfin de relocaliser les industries et de plus investir dans la recherche.

La représentante des Engagés exprime son désaccord avec le constat d’inaction, et souligne le consensus international, ainsi que les mesures prises notamment par l’Union européenne dans le Pacte Vert, mis en œuvre par toute une série de législation dans divers domaines (énergie, taxe carbone…). Elle fait observer qu’un mécanisme de transition juste et fonds social climat ont déjà été mis en place. Elle propose des mesures pour financer la rénovation des logements des particuliers.

Pour le PTB, il y toute une logique qu’il faut changer, le système capitaliste épuise les humains et la planète. Pour eux, garder une planète vivable, et améliorer la vie des gens vont ensemble ; le climat est un de leurs quatre thèmes prioritaires. Le représentant du PTB affirme que pour concilier transition et justice sociale, il faut changer de cap. Il critique la vision « élitiste et moralisatrice » qui dégouterait les couches populaires des mesures écologiques ; critique les taxes vertes et autres. Propose plan de relance des transports en commun et abolir les brevets sur les technologies vertes.

Sur la deuxième question, Pacte vert et libre-échange :

Pour Ecolo, l’UE a une responsabilité pour adopter et diffuser des standards élevés; sa politique commerciale peut être un levier pour avoir un vrai impact. Il faut aligner les traités de libre-échange avec les objectifs du pacte vert, avec une vraie stratégie commerciale. La représentante d’Ecolo critique le détricotage de certaines mesures du pacte vert, et affirme qu’il faudra restreindre l’utilisation des ressources.

Pour le représentant du PS, il faut un nouveau récit, mais pas un récit punitif, le monde politique doit offrir un avenir meilleur pas tenir un discours catastrophiste ; il souligne le rôle de l’Etat dans la transition, plus que des individus. Pour ce qui est de la politique commerciale, il faut que les traités contiennent les mêmes standards, imposent les mêmes normes sociales, environnementales, par des clauses-miroir. Il critique aussi les « pauses » règlementaires.

La représentante MR est d’accord avec les clauses miroir, qui doivent être la base des accords de libre-échange avec sanction à la clé. Elle défend le libre-échange, souligne que cela représente une part importante du PIB et des emplois en Belgique. L’Europe doit parler d’une même voix, faut plus de pro-européens.

Les Engagés également soutiennent les clauses-miroir, aussi nouveau modèle commercial : inclure des chapitres sur le développement durable qui soient contraignants. Concernant les objectifs, dit faut être réaliste, avec des ambitions trop larges on se décrédibilise ; faut d’abord mettre en œuvre ce qui a été adopté jusqu’ici.

Pour le PTB, il est impossible de concilier libre-échange et politique environnementale. Son représentant s’oppose frontalement au libre-échange, ainsi qu’à un marché agricole gouverné par une logique de profit par des multinationales. Il propose une vision de souveraineté alimentaire par région du monde

En général il y a un accord sur la nécessité d’une politique environnementale ambitieuse qui soit conciliable avec la justice sociale, en accord avec l’optique du Mémorandum du CAL. Des divergences sont apparues sur l’urgence et la radicalité des mesures à prendre, surtout entre Ecolo d’une part et les Engagés de l’autre. Ce dernier parti était le seul à défendre le statu quo actuel et était sceptique quant à des objectifs trop ambitieux. Sur le libre-échange, il y a un quasi-consensus sur la nécessité de revoir le modèle actuel, et d’insérer des clauses-miroir dans les accords internationaux, pour que l’UE puisse diffuser des normes ambitieuses. Le PTB promeut une vision plus radicale de rupture avec les accords de libre-échange.

D’autres divergences sont apparues au moment des questions du public, notamment sur le financement public d’investissements massifs pour la transition. PS et Ecolo arguaient de la nécessité de rompre avec la politique d’austérité, MR et Engagés étant plus sceptiques sur ce point.

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