Textes sur la justice et la tolérance
Si nulle gloire n’a égalé celle de Voltaire dans son siècle, une grande part de cette renommée est due à son inlassable combat pour la justice, la tolérance et la liberté de penser. Il demeure l’homme qui a eu foi dans le progrès possible de l’humanité et cru toute sa vie à ce qu’il disait en 1759: « C’est ne vivre qu’à demi que de n’oser penser qu’à demi ».
Dans son Histoire de la Révolution française, Michelet lui a rendu un juste hommage: « Voltaire est celui qui souffre, celui qui a pris pour lui toutes les douleurs des hommes, qui ressent, poursuit toute iniquité. Tout ce que le fanatisme et la tyrannie ont jamais fait de mal au monde, c’est à Voltaire qu’il l’ont fait. Martyr, victime universelle, c’est lui qu’on égorgea à la Saint-Barthélemy, lui qu’on enterra aux mines du Nouveau-Monde, lui qu’on brûla à Séville, lui que le parlement de Toulouse roua avec Callas… Il pleure, il rit dans les souffrances, rire terrible, auquel s’écroulent les bastilles des tyrans, les temples des Pharisiens. Vieil athlète, à toi la couronne! ».
Il faut redécouvrir les textes rassemblés ici, ceux que Voltaire a consacrés aux grands procès du fanatisme et de l’obscurantisme, les affaires Calas, Sirven, La Barre et son Traité sur la tolérance. Et ceux qu’il a consacré, pour la protection de l’individu, à la réforme de la législation criminelle, le Commentaire sur Beccaria et le prix de la Justice et de l’humanité: le grand maître de la défense des droits de l’homme s’y révèle dans toute sa générosité et sa modernité.