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Du silence aux actes!

Du silence aux actes!

Journée internationale de « tolérance zéro » contre les mutilations sexuelles féminines

À l’occasion de la journée internationale de « tolérance zéro » contre les mutilations sexuelles féminines, le Centre d’Action Laïque plaide pour une réelle politique de prévention et de sensibilisation. À ce jour, 15.000 femmes vivant en Belgique ont été victimes de mutilations sexuelles et 8.000 filles sont à risque de l’être. Le monde politique, le secteur de la santé, la police, la justice et la société civile doivent unir leurs efforts pour mettre fin à cette pratique contraire à l’intégrité physique et psychique des filles et des femmes.

 

Des statistiques qui peuvent étonner, et qui ne reflètent pas la réalité puisqu’on suppute qu’elles sont encore plus nombreuses : non seulement la Belgique manque de données officielles, mais cette pratique se fait surtout à l’abri des regards.

Si le monde politique s’accorde sur la nécessité de mettre fin aux mutilations sexuelles afin de protéger les victimes, il est plus que temps de joindre les actes à la parole en investissant massivement dans la prévention. Ce phénomène est en effet bien trop souvent évoqué en surface dans les plans d’action gouvernementaux. Il est urgent de sortir les mutilations sexuelles féminines de l’angle mort de la lutte contre les violences faites aux femmes. Le Centre d’Action Laïque demande aux gouvernements fédéraux, communautaires et régionaux de saisir ce problème de société à bras le corps en adoptant des mesures spécifiques, en fonction de leurs compétences respectives, pour mettre fin à ces pratiques.

Dans cette perspective, l’État fédéral, les entités fédérées et le monde politique en général peuvent s’appuyer sur la collaboration des professionnel.le.s de la santé, actifs dans la prévention et l’accompagnement des victimes. Outre les guides édités par plusieurs associations1 afin de faciliter l’accès à l’ensemble des outils de prévention des mutilations sexuelles disponibles en Belgique, la lutte contre cette pratique nécessite une prévention articulée sur trois axes:

  • une meilleure formation en matière de prévention et de prise en charge,
  • une transmission efficace des informations
  • et une collaboration régulière entre les intervenants et les institutions.

Enfin, pour le Centre d’Action Laïque, la lutte contre les mutilations sexuelles féminines doit engager l’ensemble de la société, et pas uniquement les mondes politique et médical, au risque de cultiver le tabou autour de ces pratiques. Véronique De Keyser, Présidente du Centre d’Action Laïque, précise: « Il ne s’agit pas de condamner ou de juger des pratiques culturelles. Agir de la sorte serait contre-productif et n’a pas lieu d’être. Il faut au contraire entendre ces femmes et ces filles, ces parents et ces hommes, tout en restant fermes sur le principe: dans notre pays, l’intégrité physique et psychique des victimes doit leur être garantie. » Enfin, le Centre d’Action Laïque rappelle que le respect de son corps et la sensibilisation à cette pratique font partie des thématiques de l’ÉVRAS (éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle). Ainsi, une généralisation de l’ÉVRAS pour tous les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles durant tout leur parcours scolaire permettrait aux élèves d’y être sensibilisé.e.s par des professionnel.le.s.

En ce 6 février, le Centre d’Action Laïque demande une attention accrue, spécifique, transversale et multidisciplinaire à cette forme spécifique de violence envers les filles et les femmes pour qu’enfin la « tolérance zéro » soit appliquée et que l’éradication de cette pratique devienne une réalité en Belgique.

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