Une visite « officielle » du roi au Vatican n’est évidemment pas une première mais plutôt une tradition pour la famille royale belge que l’on sait catholique.
Que le roi Philippe rencontre le pape comme l’ont fait ses prédécesseurs n’a finalement qu’une portée symbolique. La présence du ministre des Affaires étrangères à ses côtés est plus discutable.
Si l’on accepte le postulat, habituellement évoqué pour justifier ce type d’événement, selon lequel le Vatican est un État indépendant, une rencontre entre le chef de l’État belge et celui du micro-État romain s’inscrit dans le cadre d’un banal échange politique.
Mais nous savons qu’il n’en est rien. Le Vatican n’est que le siège de la religion catholique, son « Saint-Siège ». Et le CAL s’est déjà exprimé à de nombreuses reprises sur l’ambiguïté de cette particularité.
Que le roi Philippe rencontre le pape comme l’ont fait ses prédécesseurs n’a finalement qu’une portée symbolique. La présence du ministre des Affaires étrangères à ses côtés est plus discutable.
Nous souhaitons toutefois que le roi ne commette pas l’erreur de ses parents qui se prosternèrent devant le Pontife en un geste de soumission qui n’avait rien à voir avec un échange entre deux chefs d’État.
Il ne convient pas qu’en visite officielle le chef de l’État belge fasse allégeance à un chef d’État étranger. Que la visite ait ou non un caractère religieux…
Il me paraît qu’en cette circonstance, la dignité de chaque citoyenne et de chaque citoyen empêche qu’en leur nom, le souverain baisse le chef, courbe l’échine ou mette un genou en terre fût-elle sainte.
Henri Bartholomeeusen, Président du Centre d’Action Laïque
© Photo: Mike
