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8 idées reçues sur l’IVG

8 idées reçues sur l’IVG

1. Il faut améliorer l’accès à la contraception, cela diminuera le nombre d’avortements.

Les deux ne s’opposent pas. Il faut améliorer la contraception et l’accès à l’IVG. En Belgique, il y a un large accès à la contraception. Les femmes se protègent. Mais aucune méthode n’est fiable à 100%, même pas la pilule. Beaucoup d’autres raisons sont possibles. On ne peut pas tout miser sur la contraception. Il y a, par exemple, des violences, des rapports non consentis. Et ça, on n’en parle pas assez.

2. Si on augmente le délai à 18 semaines, il y aura beaucoup plus de femmes qui vont avorter.

FAUX. Les femmes, quand elles veulent avorter, elles le font le plus rapidement possible. On voit en Belgique que le nombre de femmes qui dépassent le délai de 12 semaines est stable. Il tourne autour de 500 par an. Ces 500 femmes sont obligées d’aller aux Pays-Bas. Elles sont, la plupart du temps, à 13, 14, 15 semaines de grossesse.

3. 18 semaines, c’est énorme !

C’est la moyenne européenne, entre le délai le moins élevé de 10 semaines et le plus élevé de 24 semaines. Ce délai de 18 semaines est pratiqué en Suède et il n’y a aucun problème.

4. Pourquoi changer la loi pour seulement 500 femmes ?

En Belgique, on ne se soucie pas des femmes qui veulent avorter à l’approche des 12 semaines. Le problème est nié. Et pour autant, le problème reste et demeure. Dans nos démocraties, en réalité, ce n’est pas le nombre qui doit être pris en compte mais bien la protection qu’offre l’État à ses citoyens et ses citoyennes et, en l’occurrence ici, à toutes les femmes qui veulent avorter.

5. Réduire le temps de réflexion à 48h, c’est inciter les femmes à avorter sur un coup de tête.

C’est FAUX. Il s’agit d’un délai minimal. Les femmes qui ne sont pas prêtes peuvent prendre tout le temps qui leur est nécessaire. Attendre obligatoirement six jours, c’est très long car toutes les femmes ont déjà réfléchi avant de se décider. Ce délai de réflexion obligatoire réduit le délai légal d’une semaine.

6. Avec cette proposition de loi, les femmes pourront avorter en raison du sexe.

C’est FAUX. En Belgique, c’est interdit. Les plannings refusent les IVG sur base du sexe. De toute façon, à l’heure actuelle, on peut connaître le sexe du bébé avant 12 semaines, donc la question ne se pose même pas.

7. Si on supprime les sanctions pénales dans la loi sur l’avortement, les femmes pourront avorter sans raison jusqu’à 8 mois.

C’est FAUX. Les sanctions envers les médecins qui posent des actes illégaux existent déjà dans l’arsenal juridique belge. Seule la loi sur l’IVG prévoit spécifiquement des sanctions pour les médecins. Ce n’est pas normal. Le Conseil d’État l’a confirmé : des sanctions sont déjà possibles et ce n’est pas nécessaire d’en préciser dans la loi.

8. Le droit à l’IVG existe déjà en Belgique et 12 semaines pour avorter, c’est largement suffisant.

C’est suffisant pour la majorité des femmes en Belgique, puisqu’on sait qu’elles avortent avant 8 semaines. Mais se limiter à cette affirmation, ce serait nier toutes les femmes qui ont des règles irrégulières, qui font un déni de grossesse, qui sont victimes de violences ou qui ont un changement soudain de situation de vie. Pour ces femmes, le délai de grossesse de 12 semaines est trop court.

Pour ceux et celles qui veulent nier ces 500 femmes, on espère que cela ne leur arrivera pas.

Le droit à l’IVG pour toutes les femmes, c’est maintenant !

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