Une femme extraordinaire nous a quittés aujourd’hui. Courageuse, belle, forte, elle a ouvert à plusieurs générations de femmes, le chemin de la liberté. On identifie à juste titre Gisèle Halimi à la lutte pour le droit à l’IVG. Mais ce serait méconnaitre ce que fut le combat de ses dernières années : celui de permettre à toutes les femmes européennes d’être égales sur le plan de leurs droits : droits politiques, droits sexuels et reproductifs, droit de la famille, droit du travail etc. Si en Europe, une femme n’est pas encore égale à un homme, elle n’est pas non plus égale à une femme dans un autre Etat membre : que ce soit en termes de mariage civil, de divorce, de garde d’enfant, de salaire, de contraception, d’avortement, de définition d’un viol : le modèle patriarcal et l’influence des églises se sont inscrits dans les législations nationales qui sont le pré carré de chaque Etat membre. A l’exception de l’égalité salariale entre hommes et femmes sur laquelle l’Europe s’est positionnée, cette dernière n’a pas réussi à pénétrer dans ce pré carré, ni même à coordonner ces législations nationales : l’égalité des femmes européennes entre-elles, est encore un combat. J’ai travaillé avec Gisèle Halimi dans les années 2010 : nous avons porté ensemble au Parlement européen la Clause de l’Européenne la plus favorisée. Je perds aujourd’hui une amie, un modèle. Je lui dédie le combat que le Centre d’Action Laïque continuera à mener en Belgique sur la modification de la loi sur l’IVG. Nous devons être à la hauteur de son courage et de sa détermination. Merci Gisèle. Merci pour tout.
Véronique De Keyser
Présidente du CAL