
Inflexible lorsqu’elle est en position de force, prêchant l’ouverture quand elle est affaiblie, l’Église affiche depuis quelque temps, ici et là, une volonté d’entrer en dialogue avec la libre pensée. “Dieu est-il laïque?” se demandait Gabriel Ringlet en sous-titre d’un essai, L’Évangile d’un libre penseur (Albin Michel, 1998), appelant à un rapprochement entre foi et laïcité, à la faveur d’une relecture apaisante des Évangiles. Appel sincère, sans doute. Convaincant, c’est moins sûr. Car la lecture des Évangiles dont se réclame l’abbé Ringlet procède par occultation de certains textes, interprétations biaisées et tours de passe-passe exégétiques. Entre croyance et libre examen, le dialogue ne sera constructif qu’à partir de positions clairement assumées.