
En voulant souligner la paix et la concorde entre les religions et convictions, la marche Together in Peace du 15 mars dernier à Bruxelles a surtout montré, de par son existence même, combien il était nécessaire que cette bonne entente soit précisée.
Cette initiative s’inscrivait dans le droit fil des attentats récemment commis au nom d’un djihad perverti aussi éloigné de la religion que le pôle Nord du pôle Sud. En marchant côte à côte, les « leaders religieux et laïques » suivis par 3000 « fidèles » ont affirmé avec force que la liberté de chacun est limitée à celle des autres, dans le respect de la loi civile. Une bonne définition du concept de laïcité.
Pour l’amour du prochain, je vous engage donc, comme vos chefs religieux, à renoncer à toute condamnation, à toute peine, à modifier vos lois si nécessaire, non seulement pour l’athée et l’agnostique, mais aussi pour l’apostat et le blasphémateur. C’est le prix du vivre ensemble. L’une des conditions de survie de l’Humanité.
Déclaration de Henri Bartholomeeusen, président du Centre d’Action Laïque
Le 14 janvier dernier, à l’initiative du gouvernement belge, les représentants des religions reconnues ont souscrit une déclaration d’adhésion aux valeurs partagées avec la laïcité. Il s’est agi, en votre nom, de reconnaître le caractère universel des droits humains et des libertés fondamentales. Et particulièrement la liberté d’expression, de penser, de presse et de religion.
Pour que la peur, la haine, le terrorisme et la guerre cessent d’être les moteurs de l’Histoire, vos leaders ont réaffirmé leur attachement au principe de la séparation de l’Église et de l’État, aux valeurs des Lumières, à l’égalité des hommes et des femmes et au refus de toute discrimination.
Parce que vous reconnaissez le droit pour chacun de choisir librement sa foi et sa religion; parce que vous leur reconnaissez le droit de n’en avoir aucune; parce que vous reconnaissez à chacun le droit de critiquer idées, doctrines et idéologies; parce que vous défendez le respect absolu de la personne humaine; vous démontrez que l’incompatibilité des religions avec la laïcité n’est pas une fatalité.
Pour l’amour du prochain, je vous engage donc, comme vos chefs religieux, à renoncer à toute condamnation, à toute peine, à modifier vos lois si nécessaire, non seulement pour l’athée et l’agnostique, mais aussi pour l’apostat et le blasphémateur.
C’est le prix du vivre ensemble. L’une des conditions de survie de l’Humanité.
(Henri Bartholomeeusen, le 15/03/2015)
© Photo: Jean-Frédéric Hanssens