Le Conseil des ministres espagnol vient d’adopter un projet de loi particulièrement restrictif en matière de droit à l’avortement, n’autorisant l’IVG que dans le cas de viol ou si la grossesse pose un risque de santé physique ou mental sérieux pour la femme. Le CAL invite les parlementaires belges à signer urgemment l’appel européen de soutien aux femmes espagnoles ci-joint.
Déclaration urgente sur le projet de loi sur l’avortement en Espagne
C’est avec la plus grande préoccupation que nous, parlementaires européens et nationaux avons appris la proposition du gouvernement espagnol de révoquer la législation actuelle sur la santé sexuelle et génésique et sur l’interruption volontaire de grossesse.
Le 20 décembre le Conseil des ministres espagnols a adopté un projet de loi sur la « protection des droits de l’enfant à naître et des femmes enceintes ».
Ce projet de loi retire aux femmes le droit de décider de leur santé en autorisant seulement l’avortement dans le cas de viol ou si la grossesse pose un risque de santé physique ou mental sérieux pour la femme. Cette loi très restrictive retire également la possibilité de mettre un terme à une grossesse dans le cas de malformation du fœtus, ce qui est autorisé par le droit espagnol concernant l’avortement depuis 1985.
Si cette loi est adoptée, cela créera une situation où une fois de plus les femmes espagnoles se retrouveront face à deux choix: pour celles qui en ont les moyens, aller à l’étranger pour avoir un avortement sûr et légal ou se résoudre à avoir un avortement clandestin illégal avec un grand risque pour leur santé. Tout avortement qui ne sera pas accompli dans l’un des deux cas légaux sera considéré comme un crime, tant pour la femme subissant l’opération que pour les professionnels de santé impliqués.
Aux vues de ces développements, nous estimons urgent de soutenir les femmes espagnoles dans la défense de leur droit à décider de leur santé. Si cette loi entre en vigueur en Espagne, elle représentera un retour en arrière de 30 ans pour les droits des femmes.
Le droit des femmes à décider de leur corps est un droit humain fondamental.
Nous, parlementaires européens et nationaux, exprimons notre solidarité avec les femmes espagnoles, nous continuerons à défendre les droits des femmes, et restons particulièrement déterminés dans notre défense des droits sexuels et reproductifs en Europe et à travers le monde.
Un débat aura lieu ce jeudi 16 janvier au Parlement européen à Strasbourg: l’appel restera ouvert ensuite mais il faut un maximum de signatures d’ici-là !
Pour le signer, il suffit d’envoyer un mail à Mikael Gustafsson, Président de la Commission Droits de la femme et égalité des genres du Parlement européen : mikael.gustafsson@europarl.europa.eu