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Le droit à l’IVG pour toutes les femmes: c’est maintenant!

Le droit à l’IVG pour toutes les femmes: c’est maintenant!

Cette semaine, c’est la rentrée. Une rentrée particulière, marquée par une crise à la fois sanitaire, socio-économique et politique. A l’heure où nous écrivons ces lignes, les chefs de partis sont en train de négocier l’avenir du pays avec, dans la corbeille des monnaies d’échange pour la formation d’un gouvernement, la proposition de loi IVG.

Nous ne pourrions pas admettre que les formations politiques qui – durant ces dernières années – ont soutenu leurs parlementaires qui ont discuté et voté en commission de la Justice ces améliorations indiscutables au droit et à l’accès des femmes à l’IVG, laissent tomber les femmes de notre pays, elles qui sont parmi les plus durement éprouvées par cette crise COVID et ses conséquences. Car il est incontestable qu’une fois de plus, malgré les risques, les femmes ont retroussé leurs manches et assumé les tâches de première nécessité, dans les hôpitaux, les maisons de repos, la grande distribution, sans compter le bénévolat, la confection de masques et allant jusqu’à donner cours aux enfants tout en assumant repas et maisonnée non-stop.

Pire que le cumul de ces tâches qui ont permis au pays de fonctionner, les violences envers les femmes, que ce soit dans leur foyer ou dans la rue, ont augmenté pendant et après le confinement. A tel point qu’il a fallu des mesures d’urgence pour qu’elles puissent être secourues. En Flandre, les appels à la ligne violences ont augmenté de 80%, et ce n’est qu’un indicateur parmi d’autres.

Il n’est pas acceptable que, pour sortir de la crise politique, la contrepartie pour former un gouvernement soit cette loi emblématique en faveur des femmes. Une loi qui ne coûte rien en termes budgétaires, mais qui demande en revanche du courage politique pour ne pas céder au chantage.

Lors des négociations, nous demandons aux formations politiques de résister aux pressions indignes sur cette question éthique ainsi que de faire respecter la séparation des pouvoirs : le gouvernement doit laisser le Parlement voter sans interférer dans le processus législatif. Ces partis sont ceux qui se sont battus pour faire voter le texte en commission, ils doivent continuer le combat.

Partout dans le monde, le droit et un accès aisé à l’IVG constituent des repères du degré de démocratie. Et partout où l’extrême-droite prend le pouvoir, les droits des femmes sont immédiatement menacés. L’Etat belge et nos parlementaires doivent envoyer un signal fort à toutes les femmes, ainsi qu’à nos voisins européens : en Belgique, on ne marchande pas au détriment des femmes, point !

 

 

Communiqué de presse du Conseil des femmes francophones de Belgique et du Nederlandstalige Vrouwenraad

Co-signataires: ACRF Femmes en milieu rural asbl, Centre d’Action Laïque, Yannick Manigart-CHU Saint-Pierre, Comité belge Ni Putes Ni Soumises, Corps écrits, deMens.nu-UVV, Fédération des Centres de Planning et de Consultations, Fédération des Centres de Planning familial des Femmes Prévoyantes Socialistes, Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial, Fédération Laïque de Centres de Planning Familial, Femmes de droits – Droits des femmes asbl, Femmes et Santé asbl, Fondation Anne-Marie Lizin, FURIA vzw, GACEHPA, Garance asbl, Groupement Belge de la Porte Ouverte, la Caravane Pour la Paix et la Solidarité asbl, Le 26 Foyer Familial de Charleroi, Les Femmes Prévoyantes Socialistes, la Maison Maternelle Fernand Philippe, la Marche Mondiale des Femmes, LEF-Lobby Européen des Femmes, Marianne, Médecins du Monde-Belgique, Plateforme EVRAS, RainbowHouse Brussels, Synergie Wallonie pour l’Egalité entre les Femmes et les Hommes, Jean-Jacques Amy, Professeur Emérite ULB, Vie Féminine, We Up, Wizo Bruxelles

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