Le Centre d’Action Laïque a pris acte du nouveau report intervenu à la Chambre des représentants concernant l’interruption volontaire de grossesse. Il déplore ce report fondé sur des considérations politiques qui ont peu à voir avec le souci du droit des femmes.
Les partis qui ont contribué à ce report (Vlaams Belang, CD&V, CDH et NVA) persistent à faire obstacle à une proposition de loi qui représente pourtant une immense avancée dans le droit des femmes, en particulier les plus vulnérables qui peinent souvent à mettre fin à une grossesse non désirée dans la limite de 12 semaines de la loi actuelle.
Le CD&V, le CDH, la NVA et le Vlaams Belang ont fait preuve aujourd’hui d’un mépris total des femmes et de leur libre arbitre. Dans aucune de ses versions successives, la loi sur l’IVG en Belgique n’a jamais obligé une femme à interrompre une grossesse désirée. Mais les progrès qu’elle a enregistrés ont sauvé la vie de celles pour lesquelles une telle grossesse était, à un moment donné, insoutenable. La manoeuvre dilatoire de ce 2 juillet est une gifle à la démocratie, mais en gagnant aujourd’hui un délai, de grands partis d’Etat comme le CD&V et le CDh perdent à terme la partie. C’est à dire le respect que tant de Belges, hommes comme femmes, et de tout bord, ont eu pour eux et pour leur vision du pays. Cette manoeuvre dilatoire n’en est pas digne .
Solliciter aujourd’hui un troisième avis du Conseil d’État, lequel a déjà rendu deux avis très circonstanciés qui ne voyaient aucun obstacle juridique à l’adoption de cette proposition, n’est rien d’autre que de la mauvaise flibuste et une instrumentalisation du Conseil d’État. Le Conseil d’État a d’autres chats à fouetter.
Il est navrant de voir le CD&V (12 députés) et le CDH (5 députés), partis qui se sont toujours présentés comme les partis responsables par excellence, soucieux de l’intérêt du pays, allier leurs 17 députés à l’extrême-droite et à la NVA pour empêcher un vote de progrès. Sans compter, de la part du CD&V, cet insupportable chantage relatif à la formation du gouvernement fédéral.
Le Centre d’Action Laïque restera mobilisé, aux côtés des femmes de ce pays, pour faire aboutir favorablement ce dossier. Il n’oubliera en tous cas pas que d’aucuns auront sacrifié les droits de femmes à des médiocres calculs politiques.