Généraliser l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) au sein des écoles: voici le point central de la nouvelle campagne de sensibilisation lancée ce lundi 4 avril par la Fédération laïque des centres de planning familial (FLCPF) et la Fédération des centres pluralistes de planning familial (FCPPF), en collaboration avec la Fédération des associations de parents de l’enseignement officiel (FAPEO).
En effet, malgré les efforts et les investissements de ces dernières années, la généralisation de l’EVRAS (pour laquelle existe un protocole d’accord depuis 2013) n’est malheureusement toujours pas effective. Aujourd’hui, seul 20% des élèves ont effectivement accès à une séance d’EVRAS sur l’ensemble de leur scolarité. Toutes et tous n’ont donc pas accès à l’EVRAS de manière équitable. Cela s’explique notamment par l’absence d’un cadre de référence commun minimum en matière d’EVRAS, suscitant l’adhésion de tous les acteurs concernés et conforme aux préconisations internationales en la matière.
Pour les initiateurs de la campagne, la méconnaissance de l’EVRAS et la crainte que celle-ci suscite encore auprès des parents d’élèves est l’un des freins à cette généralisation au sein des écoles. C’est pour cette raison qu’ils lancent aujourd’hui la première campagne de sensibilisation à l’EVRAS. Elle vise à informer sur la nécessité d’un parcours d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle tout au long de la scolarité, adapté au développement de l’enfant et à répondre aux questions telles que: c’est quoi l’EVRAS? À quoi cela sert-il? De quoi va-t-on parler à mes enfants? À partir de quel âge? Qui prend en charge les animations EVRAS au sein de l’école?
Concrètement, le but de cette campagne est triple:
- informer et sensibiliser le grand public, et plus particulièrement les parents d’élèves, à l’importance de la généralisation de l’EVRAS scolaire;
- faire reconnaître l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) comme levier d’émancipation concernant l’exercice des libertés personnelles et des droits sexuels et reproductifs (choix des partenaires, choix de la contraception, choix de fonder ou non une famille, etc.), dans le respect de l’autre (prévention des violences basées sur le genre et sur le rejet les différences socioculturelles) et en promouvant la responsabilité (réduction des risques en matière de santé mentale et physique). Une étude1 montre par exemple que les enfants qui ont eu la possibilité de parler de sexualité avec leurs parents et/ou des adultes de confiance, vivent leurs premières relations de manière plus éclairée et responsable (choix du/de la partenaire, attention portée à la contraception et aux risques d’IST, etc.);
- informer sur le rôle des centres de planning familial et leur complémentarité avec les acteur.trices scolaires en matière d’EVRAS à l’école.