Présenté comme inévitable, le projet de construction d’un complexe pénitentiaire, pouvant accueillir près de 1200 détenus à Haren, pose plus d’une question. Pour le CAL, il faut cesser de foncer tête baissée en construisant sans cesse des nouvelles prisons et réellement mettre en oeuvre les alternatives.
Le Masterplan prisons
En 2008, dans le cadre du « Masterplan prisons 2008-2012-2016« , le Gouvernement fédéral décidait d’augmenter la capacité carcérale du pays, notamment via la construction de nouveaux établissements pénitentiaires. Parmi ces nouvelles prisons, le Gouvernement projette la construction d’un méga-complexe pénitentiaire à Haren.
Une méga-prison à Haren
Cette méga-prison deviendrait la plus importante du pays. Elle pourrait accueillir 1190 détenus (3 prisons pour hommes, 1 prison pour femmes, 1 établissement pour jeunes). Ce projet est présenté comme inévitable compte tenu de la nécessité, affirme-t-on, de fermer en 2016 les prisons de Saint-Gilles, Forest et Berkendael en raison de leur vétusté.
Les prisons de Saint-Gilles et de Berkendael opérationnelles
Le Centre d’Action Laïque et la Plate-forme pour sortir du désastre carcéral contestent formellement cette affirmation. Les prisons de Saint-Gilles et de Berkendael sont actuellement opérationnelles et pourraient être adaptées à moindre coût. La prison de Saint-Gilles a fait l’objet d’importants travaux de rénovation. Un centre médico-chirurgical pour détenus y a été également complètement rénové.
La prison de Forest à fermer de toute urgence
La fermeture de la prison de Forest, elle, s’impose de toute urgence et sans attendre l’issue de ce contestable projet de construction qui, s’il devait se concrétiser, ne verrait pas le jour avant 2018!
Une vue d’ensemble nécessaire
La situation des prisons bruxelloises et le projet de Haren ne peuvent être traités isolément. Il faut également prendre en considération les nombreux autres projets de construction de nouvelles prisons qui sont actuellement envisagés et ceux qui ont d’ores et déjà été réalisés.
Des nouvelles constructions sont programmées à Bourg-Léopold (312 places), à Ostende (312 places), à Verviers (250 places). D’autres projets ont aussi déjà été évoqués: agrandissement des prisons de St-Hubert et de Wortel, construction d’une prison de haute sécurité à Achêne, d’un centre pour internés à Paifve. Par ailleurs, la prison de Leuze-en-Hainaut est loin d’être arrivée à sa capacité maximale.
Des alternatives à la prison pour diminuer le nombre de détenus
Enfin, il existe des alternatives à l’enfermement comme le bracelet électronique ou d’autres types de mesures comme le travail d’intérêt général.
De manière générale, comme le ministre de la Justice l’a lui-même déclaré, il faut arriver à diminuer le nombre de personnes qui entrent en prison. Des pistes de solutions existent:
- réduire le nombre de personnes en détention préventive
- accroître les libérations conditionnelles en renforçant l’accompagnement et la formation des personnes
- sortir les internés des prisons et les placer dans des institutions de soins, ainsi que les toxicomanes qui ont commis des infractions qui doivent aussi être soignés et non enfermés.
Cela ferait déjà beaucoup moins de personnes enfermées!
Il faut cesser de foncer tête baissée en construisant sans cesse des nouvelles prisons (au profit de certains intérêts financiers?) et réellement mettre en oeuvre les alternatives.
Envie d’en savoir plus? www.harenunderarrest.be: le site web de la Plate-forme pour sortir du désastre carcéral