Communiqués de presse

La rénovation des bâtiments scolaires vaut mieux qu’une guerre de chapelles!

La rénovation des bâtiments scolaires vaut mieux qu’une guerre de chapelles!

Le Centre d’Action Laïque tient à réagir aux récents propos d’Etienne Michel, Secrétaire général du SeGEC, au sujet de la rénovation des bâtiments scolaires. Le SeGEC s’invite dans le débat lorsqu’il s’agit d’argent public, quelle que soit la période critique vécue actuellement par les acteurs du monde de l’enseignement. Pour le Centre d’Action Laïque, les choses sont claires: si l’enseignement privé confessionnel veut obtenir le même financement que l’enseignement public, qu’il en assume les mêmes obligations, notamment en organisant le cours de philosophie et de citoyenneté (CPC) tout au long de la scolarité.

Pour le Centre d’Action Laïque, le débat actuel autour de la rénovation des bâtiments scolaires ne doit pas être confisqué par la lecture du SeGEC. En plaidant pour une nouvelle répartition principalement en faveur de l’enseignement confessionnel, le SeGEC illustre son obsession pour l’argent public, et ce au détriment de l’enseignement public. Si le chantier des bâtiments scolaires repose en partie sur les fonds européens du plan de relance et résilience (RRF), il est pourtant antérieur à celui-ci. L’aspect financier dévolu à la rénovation des bâtiments scolaires pour assurer leur transition énergétique n’est qu’un des aspects de ce chantier pharaonique. En réalité, l’élément central du chantier initié par la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) est en lien avec un enseignement moderne, égalitaire, public, respectueux du bien-être des élèves, des nouvelles pratiques pédagogiques et de la transition écologique. L’objet central du chantier est bien de faire du réseau Wallonie Bruxelles Enseignement (WBE) un enseignement d’excellence pleinement lié au Pacte, et dont les bâtiments scolaires sont intégrés dans un environnement urbanistique. Cette ambition pour l’enseignement public organisé relève davantage de l’existence des réseaux, si chèrement défendue par le SeGEC, que d’argent public. Cette vision d’un enseignement moderne implique par ailleurs des droits, mais aussi des devoirs. A cet égard, le SeGEC, si prompt à revendiquer des droits, est-il tout aussi enclin à respecter ses devoirs, comme la mise en place d’un vrai CPC ou des acteurs ÉVRAS (éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle) labelisés?

Par ailleurs, le Centre d’Action Laïque s’étonne que le SeGEC parle au nom des autres réseaux. Le Président du réseau officiel des communes et des provinces, Laurent Léonard, s’est d’ailleurs désolidarisé de cette revendication en précisant qu’il était « particulièrement outrancier de réclamer systématiquement de l’argent public tout en revendiquant son autonomie de gestion et sa particularité du secteur public ». Les autres réseaux s’étaient déjà distancés des propos de Monsieur Michel en juillet 2020, lorsque celui-ci réclamait des millions pour faire face aux mesures sanitaires.

Un autre élément plus technique de cette répartition tient également à la faisabilité et à la garantie de l’obtention de ces fonds: ils nécessitent un engagement des fonds pour 2023 et une réalisation pour 2026. Or, de nombreux projets WBE peuvent être lancés directement afin de respecter les échéances.

Enfin, rappelons selon Etienne Michel que « les bâtiments des écoles catholiques sont des propriétés privées » et qu’un devoir d’entretien incombe aux propriétaires. Le réseau libre confessionnel brandit systématiquement l’argument de la propriété privée lorsqu’il s’agit de refuser le débat de la fusion des réseaux, mais se garde d’en parler lorsqu’il s’agit de revendiquer de l’argent public au détriment de l’enseignement public. Le réseau libre, financé par ailleurs par des fonds privés et bénéficiant d’un énorme patrimoine historique, émarge aussi aux fonds publics dans une mesure non négligeable. Comme le rappelle l’Aped (Appel pour une école démocratique), « les traitements représentent 90% du coût d’un élève. En d’autres mots, le ‘déficit’ de financement de l’enseignement catholique par rapport à celui de la FWB est seulement de 5% et non de 50%. Un élève d’une école catholique coûte à la collectivité 95% de ce que coûte un élève du réseau de la FWB »!

Le Centre d’Action Laïque, favorable à l’émergence d’un réseau unique, rappelle que la liberté d’enseignement ne va pas à sens unique, et qu’améliorer l’enseignement officiel organisé ou non ne doit pas dépendre des bons vouloirs du réseau confessionnel.

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