
Communiqué de presse de la Ligue de l’enseignement
Face à la grogne des enseignants, 5 groupes de travail réunissant le gouvernement, les syndicats et les pouvoirs organisateurs étaient mis en place à la rentrée dernière. L’un de ces groupes porte sur « l’optimalisation des moyens d’encadrement affectés aux écoles » et a pour objectif de définir, « en concertation avec toutes les parties concernées, un nombre maximum d’élèves par classe. » Pour l’heure, les syndicats sont déçus par les propositions de la ministre. Celle-ci prévoit une enveloppe de 4,6 millions d’euros répartie sur les trois niveaux d’enseignement:
- En maternelle: des psychomotriciennes et des puéricultrices devraient être engagées mais aucune limite de la taille des classes n’est envisagée.
- En primaire: dans le 1er degré, un ratio de 20 élèves par classe existe déjà. Dans les 2e et 3e degrés, on propose de fixer ce ratio à 24 élèves. Le gouvernement souhaite y ajouter un maximum par classe égal au ratio augmenté de 20%. Par exemple, un professeur du premier degré serait certain de ne jamais avoir plus de 24 élèves dans sa classe, ce qui n’est pas toujours le cas actuellement. Le gouvernement prévoit cependant des dérogations qui permettront de dépasser les plafonds dans certains cas (zone en forte croissance démographique, locaux insuffisants, capital périodes ne permettant pas de dédoubler un groupe par classe d’âge).
- En secondaire: le gouvernement souhaite maintenir le plafond de 24 élèves par classe au 1er degré (15 et 18 en 1re et 2e différenciées). Dans les 2e et 3e degrés, les maxima devraient être revus à la baisse. 25 élèves par classe en moyenne au 2e degré contre 27 actuellement, avec un maximum à ne pas dépasser égal à 30. Rappelons que ces moyennes calculées par année sont un moyen pour les PO de créer une classe plus petite et une autre plus grande, du moment que la moyenne soit respectée. Le gouvernement propose d’instaurer un maximum équivalent à la moyenne augmentée de 20%.
A la veille de la prochaine réunion du groupe de travail (le 14 novembre) et à quelques semaines de la fin des travaux, la Ligue de l’Enseignement rappelle:
- Que la manifestation du 5 mai dernier a témoigné d’un malaise profond qui doit susciter, de la part du gouvernement, une véritable prise en compte pour améliorer les conditions de travail et de vie des enseignants. Il en va de l’intérêt et de la réussite scolaire des élèves.
- La Ligue regrette que la question de l’encadrement soit réduite à celle de la taille des classes. Il nous semble que la question devrait être élargie, en particulier dans un contexte de pénurie des enseignants, de boom démographique et de crise budgétaire. Ne pourrait-on pas aussi utiliser les fonds prévus pour créer davantage de postes d’éducateurs, de médiateurs, de logopèdes, de personnel administratif, etc.
- Les ratios actuels (sans maxima ni dérogations possibles) permettent de préserver le caractère humain des classes (contacts interpersonnels, place suffisante dans les locaux, charge acceptable des enseignants). Nous estimons qu’une commission de régulation des bassins scolaires garantirait un mode de fonctionnement plus unifié entre les différents réseaux. En régulant notamment les demandes de dérogations de tous les P.O, cette commission assurerait une flexibilité du système et une meilleure utilisation des fonds (maintien des options insuffisamment financées dans les fonctions pourtant en pénurie, fin de la dispersion des moyens pour les options surreprésentées).