C’est une décision rarissime que vient de rendre le tribunal de première instance de Namur: sur requête unilatérale de la société Mithra Pharmaceuticals, il a ordonné la suspension de la diffusion du premier numéro de Médor sous peine d’astreintes astronomiques.
Le pouvoir du business tout-puissant avait sans doute pensé pouvoir anéantir toute résistance de part de la presse, il est vrai suspendue à la publicité commerciale pour sa survie. Et voilà qu’un média complètement libre, coopératif de surcroît, se croit autorisé à publier une enquête mettant en cause les pratiques d’une entreprise wallonne, à peine entrée en Bourse. Quel outrage!
Nous n’entendons pas ici à nous prononcer sur le fond de l’affaire. Mais nous estimons que la procédure, dans sa forme, foule aux pieds la liberté de la presse et bafoue la présomption d’innocence. Le mensuel du Centre d’Action Laïque, Espace de Libertés, tient à assurer Médor de son soutien en ces heures sombres qui en rappellent d’autres.