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75% des Belges pour la sortie de l’IVG du Code pénal

75% des Belges pour la sortie de l’IVG du Code pénal

Voilà ce qui ressort d’un sondage publié ce mardi par le Centre d’Action Laïque et deMens.nu. Ce sondage met également en lumière la méconnaissance de la loi actuelle sur l’interruption volontaire de grossesse: seul un Belge sur cinq sait que l’IVG constitue toujours un délit figurant dans le Code pénal.

En effet, en Belgique, aussi anachronique que cela puisse paraître, vingt-huit ans après le vote de la loi Lallemand-Michielsens, l’interruption volontaire de grossesse reste inscrite dans le Code pénal comme un délit contre « contre l’ordre des familles et la moralité publique ».

Fort d’un combat historique, repris dans sa récente campagne #IVGHorsDuCodePénal, le Centre d’Action Laïque demande activement que l’IVG sorte enfin du Code pénal dans lequel l’avortement est inscrit depuis 1867. Les raisons sont doubles: il s’agit non seulement de faire reconnaître cette intervention comme un acte médical, mais également d’assurer le droit à l’autodétermination des femmes à décider de poursuivre ou non une grossesse. Depuis mai 2016, six propositions de loi ont été déposées en ce sens en commission Justice du Parlement (Défi, PS, ÉCOLO-GROEN, SPa, Open VLD et PTB-PVDA).

Que pense la population belge au sujet de l’IVG ?

Ces propositions de loi sont en phase avec les aspirations d’une grande majorité de la population belge comme le confirment les résultats de ce sondage, commandité par le Centre d’Action Laïque et deMens.nu, en collaboration avec l’Université libre de Bruxelles et l’Université d’Hasselt (échantillon pondéré de 1000 adultes résidant en Belgique).


Télécharger la brochure avec
les résultats complets du sondage sur l’IVG


Principaux résultats du sondage sur l’interruption volontaire de grossesse en Belgique:

  • Seul un Belge sur cinq sait que l’IVG constitue toujours un délit figurant dans le Code pénal.

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  • Pour plus de trois Belges sur quatre, la décision finale de recourir à une interruption volontaire de grossesse doit appartenir à la femme, quel que soit l’avis de son entourage.

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  • Près de six personnes sur dix sont d’avis que refuser l’accès sûr et légal à l’IVG constitue une violence à l’encontre des femmes.

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  • Enfin, trois quarts des personnes interrogées sont d’avis que l’IVG ne doit plus être considérée comme un délit pénal et devrait plutôt être régie par une loi médicale.

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Large consensus pour sortir l’IVG du Code pénal

Chose assez rare en Belgique pour être soulignée, les résultats ne diffèrent que légèrement entre les deux communautés linguistiques du pays. En effet, tant l’état de connaissance relative à la législation applicable en matière d’IVG que le souhait de voir sortir l’IVG du Code pénalne varient pas entre néerlandophones et francophones, ni entre femmes et hommes.

Par contre, la différence est légèrement plus notable entre générations: les jeunes sont encore très nombreux (79%) à ignorer que l’IVG est toujours partiellement un délit. En parallèle, ils s’expriment très fortement en faveur d’une sortie de l’IVG du Code pénal (80%).

Quelle que soit l’affiliation philosophique ou religieuse déclarée, le pourcentage de répondant.e.s favorable tant à la sortie de l’IVG du Code pénal et à sa prise en compte via une loi médicale dépasse les 57%.

Se libérer du joug pénal

Au vu de ces résultats, le maintien de l’IVG dans le Code pénal apparaît manifestement aux antipodes des aspirations  d’une grande majorité de la population belge.

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