Co-organisé par l’International Humanist and Ethical Union et la British Humanist Association, le Congrès Humaniste Mondial 2014 s’est tenu à Oxford, du 8 au 10 août dernier, autour d’un thème cher à notre mouvement : la liberté d’opinion et d’expression.
Du Brésil à l’Inde, de la Nouvelle-Zélande à la Norvège, de la Belgique au Bangladesh, près de 1000 activistes et citoyens humanistes se sont rassemblés dans la ville historique d’Oxford pour trois jours de discussions, conférences et ateliers sur la liberté d’opinion et d’expression.
Outre les passionnants débats soulevés par les interventions de (entre autres) Richard Dawkins, Philip Pullman et A.C. Grayling, de nombreux humanistes engagés ont témoigné des représailles encourues dans leur pays par toutes celles et ceux qui osent s’exprimer librement. Entre autres:
- le blogueur Bangladais Asif Mohiuddin, plusieurs fois attaqué et emprisonné pour son athéisme revendiqué
- Gulalai Ismail, qui, depuis ses 16 ans, travaille à la promotion des droits des femmes et de l’égalité de genre au Pakistan malgré les menaces et intimidations policières quotidiennes qui pèsent sur elle et sa famille
- Taslima Nasreen, qui a fait l’objet de nombreuses fatwas et a été forcée à l’exil pour ses écrits sans concessions sur l’Islam et l’oppression des femmes. (La liste complète des intervenants est disponible ici)
L’International Humanist Award a été décerné cette année à l’écrivain nigérien et Prix Nobel de Littérature Wole Soyinka pour son engagement constant contre l’injustice, les abus de pouvoirs et le prosélytisme religieux.
Le CAL a participé activement au congrès en contribuant à deux panels relatifs à la place de l’humanisme en politique européenne et internationale. Pierre-Arnaud Perrouty et Julie Pernet ont ainsi rappelé la nécessité pour les organisations et citoyens humanistes de se mobiliser, y compris auprès des institutions politiques, pour stopper les attaques conservatrices contre certains droits fondamentaux (droits sexuels et reproductifs, droit de mourir dans la dignité, liberté de la recherche, égalité de genre, égalité de droits pour les personnes LGBT etc). À travers leurs interventions, ils ont également enjoint les humanistes à se réapproprier leurs valeurs et principes qui sont progressivement manipulés et dévoyés par les activistes conservateurs et extrémistes religieux.
Au terme de ces trois jours, le congrès a adopté une déclaration réaffirmant son attachement à la liberté d’opinion, d’expression et de croyances.
Le prochain congrès aura lieu en 2017 au Brésil.
