Le Centre d’Action Laïque déplore les déclarations de l’archevêque André-Joseph Léonard rapportées ce 12 octobre dans la presse, par lesquelles il « déconseille [aux divorcés] d’enseigner la religion ou d’exercer une fonction de direction dans l’enseignement catholique ».
Le CAL entend exprimer sa solidarité aux nombreuses personnes et associations catholiques proches des milieux scolaires qui se sont mobilisées pour dénoncer cette nouvelle intrusion de l’Eglise dans la vie privée des personnes et dans la vie publique. Faut-il rappeler en effet que l’enseignement catholique est subventionné à 100% par les pouvoirs publics, et que nous ne sommes plus sous le régime concordataire du XIXe siècle.
Les propos de M. Léonard contreviennent directement aux lois anti-discriminations belges qui interdisent un refus d’embauche sur base de l’état civil des personnes. En outre, laisser entendre que des personnes divorcées ne seraient pas à même d’exercer des responsabilités au sein de l’école est outrageant et insupportable. Le conservatisme et la vision du monde scolaire dont fait preuve le primat de Belgique semble heureusement n’avoir aucun écho positif dans les milieux catholiques que le CAL ne peut qu’encourager à ne pas se laisser entraîner dans une dérive rétrograde.
Le CAL, au nom de la liberté individuelle, de l’émancipation de la personne et du droit de chacun au bonheur affirme haut et fort son soutien aux enseignants visés ainsi qu’à tous ceux qui, dans la société, pourraient être victimes de discriminations à l’embauche pour des motifs liés à leur état civil, à leur origine, à leurs opinions (dans le respect de la démocratie) et à leur orientation sexuelle – sujet sur lequel le clergé belge n’a du reste de leçons à donner à personne.