Altérité

Respecter l’autre, l’apprécier dans ses différences, s’enrichir des échanges de cultures, qu’il s’agisse de croyances ou de coutumes: l’altérité est une valeur laïque par excellence, procédant du libre examen et de la lutte contre les préjugés.

On parle parfois de tolérance pour désigner cette notion. Mais le langage évolue. Certains exégètes de la pensée laïque ont estimé que le concept de tolérance pouvait véhiculer une forme de condescendance et de mépris culturel. Tolérer, c’est juste admettre, mais sans impliquer l’échange. Désormais, on utilise volontiers le terme d’interculturalité. Ce mot sous-tend l’altérité mais aussi le métissage que produit la rencontre des différentes cultures et tradition. L’interculturalité doit être vue dès lors comme une évolution de l’humanité vers un apprentissage plus large, plus riche. Elle implique l’égalité politique et la participation de toutes les communautés à la gestion de la société. Elle suppose chez les individus, comme au sein des groupes sociaux, le développement de capacités à interroger et à faire évoluer leur culture personnelle ou communautaire, ainsi que leurs cadres de références pour rendre possible la rencontre et le dialogue. Cette attitude d’ouverture n’implique évidemment pas de respecter n’importe quoi: plutôt que les personnes qui les véhiculent, certaines idées ou certains comportements peuvent – ou doivent – parfois être combattus. Se pose évidemment ici la difficile question des limites, notamment à la liberté d’expression.