C’est un peu l’histoire du yin et du yang, de leur imbrication ou influence mutuelle, de leur ascendance. Finalement, quelle part de masculin faut-il pour renforcer l’action féministe ? Les femmes doivent-elles laisser leur part masculine s’exprimer ? Les hommes doivent-ils prendre part à ce mouvement et comment ? Comment peuvent-ils contribuer à déconstruire les stéréotypes ?
La mixité, le métissage, le mélange des genres dans les actions militantes ont toujours des relents de débat clivant. Concernant les combats féministes, les plus radicales estiment que se mélanger aboutit à la réduction de l’espace occupé par les femmes, car la nature dominante de l’homme prendrait systématiquement le dessus. En matière de gestion de l’espace public, c’est d’ailleurs en réservant les terrains de sport urbains uniquement aux jeunes filles, durant une période de six mois, dans la ville de Vienne, que celles-ci ont pu se réapproprier ces espaces quasi exclusivement investis par les garçons. La mixité de ces lieux n’est revenue qu’après cette phase de réappropriation. La question de l’inclusion n’est pas simple. Et pour y répondre, on aurait envie de renverser le postulat : et si, finalement, les hommes se rendaient compte de leur intérêt et de l’intérêt général à créer de l’égalité dans les moindres recoins de notre société, s’ils œuvraient ardemment à cet objectif, alors peut-être n’aurions-nous pas besoin de nous poser la question ? La réponse à l’inclusion du masculin dans l’action féministe passe clairement par leur volonté, par les leviers qu’ils ont le pouvoir d’actionner pour que cette égalité soit effective. Il suffit de cinq minutes de courage, comme disait l’autre. (se)
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© Tanguy Maerten