Espace de libertés | Mars 2020 (n° 487)

Quoi?!

« Présidente n. f. : femme d’un président. » Ainsi le dictionnaire Larousse en ligne définissait-il jusqu’au 5 février dernier le titre de cheffe de l’État dans une république. Elle ne pouvait encore être que « la femme de ». Une internaute s’est indignée, Facebook s’est emballé à coup de posts relayés et… Larousse a corrigé sa définition. Depuis le 6 février donc, « président » et « présidente » ont – enfin ! – droit à la même définition. Et si un « guerrier » est depuis toujours une « personne qui fait la guerre », une « guerrière » ne l’est tout autant que depuis quelques jours. Jusqu’il y a peu, elle avait droit à non pas une mais deux définitions connotées façon « féministe hystérique ». Si elle n’était pas une « jeune fille, jeune femme qui revendique avec agressivité et violence sa place dans la société », alors la guerrière était forcément une « militante infatigable de la condition féminine ». Deux batailles remportées, mais pas la guerre, car le sexisme a encore la part belle dans les pages du célèbre dictionnaire français. Deux exemples parmi tant d’autres – allez donc voir les définitions de « boulangère », d’ »ambassadrice » et de « chancelière » – de l’absence de neutralité et d’objectivité et surtout du sexisme du dictionnaire lancé par Pierre Larousse, reflet de la pensée, des opinions de leurs auteurs… et auteures. Et sur le papier, on a vérifié : là où Le Petit Robert donne au moins l’exemple de « la présidente de la République finlandaise », Le Petit Larousse ne prend pas la peine de décliner le titre au féminin. Tremble, petit dico, les guerrières sont à tes trousses ! (ad)