Lieu de naissance de l’hindouisme – qui est actuellement la religion la plus pratiquée sur le sous-continent –, du bouddhisme, du jaïnisme et du sikhisme, l’Inde accueille de longue date l’islam, le judaïsme, le christianisme et le zoroastrisme. Un modèle de diversité des cultes et des pratiques religieuses ? Dans les faits, le pouvoir est en train de tourner le dos aux principes fondateurs inscrits dans la Constitution de 1949 – laïcité et inclusion, égalité et tolérance. Depuis son élection en 2014, le Premier ministre indien Narendra Modi œuvre chaque jour un peu plus en faveur de l’hindutva (l’hindouité), afin de faire de son pays une nation privilégiant les hindous. Depuis le 11 décembre dernier, la nouvelle loi sur la nationalité permet la régularisation de certains réfugiés arrivés après 2014 et exclut délibérément les musulmans, condamnés à rester des sans-papiers à cause de leur religion. « L’Inde, qui se présente comme la plus grande démocratie du monde, ne peut reléguer des millions de ses résidents de longue date dans un État de non-droit, qui plus est sur la base de leur foi » décrie Le Monde. Mettre au ban toute une communauté religieuse sous prétexte de protéger celles persécutées dans les pays voisins : voilà qui fait terriblement rimer prétendue diversité avec perversité. (ad)
Quoi?!