Enfin sorti de l’isolement dans la prison de Belmarsh où il est torturé physiquement et mentalement, Julian Assange n’est pas pour autant hors de danger. Seule une mobilisation massive pour lui offrir un droit d’asile pourrait sauver le fondateur de WikiLeaks d’une mort programmée.
Le monde craque. Les apôtres de la mondialisation en font une vaste colonie pénitentiaire soutenue par le cybercontrôle, la mise à l’ombre des lanceurs d’alerte et l’assassinat des militants. Aux peuples qui se soulèvent, les États aux abois répondent par la répression la plus brutale. Privé de liberté pour avoir combattu en faveur des nôtres, Julian Assange se meurt. L’Angleterre a son Guantanamo, la prison de Belmarsh où est torturé celui qui a dénoncé les crimes de guerre, les mensonges d’État. L’imposture des démocraties qu’il a mise au jour avec WikiLeaks est attestée, confirmée par les conditions de détention qu’il endure. C’est d’avoir raison qu’il doit périr.
Torturer Assange, violer les Droits de l’homme afin de le détruire, c’est intimider les journalistes qui voudraient prendre sa relève, leur intimer que quiconque révélera aux citoyens des menaces qui pèsent sur leurs libertés, sur l’environnement, sera jeté sur le bûcher high-tech de la répression, privé de protection juridique. Au-delà du drame poignant d’un homme persécuté depuis 2012, dont la santé physique et mentale se dégrade, laissant craindre le pire, c’est la liberté de la presse présente et à venir qui est muselée. Dans la novlangue hégémonique, les journalistes défenseurs des libertés publiques sont nommés traîtres. Toutes les diffamations (rumeurs de viol, servir le jeu de Poutine…) ont été bonnes pour mettre K.-O. celui qui a dévoilé ce que Zizek appelle le complexe militaro-cognitif, le mégacontrôle des populations.
Julian Assange est le symbole qu’il faut abattre. Prisonnier politique, il présente de nombreux symptômes de tortures psychologiques et physiques après des années de réclusion inhumaine à l’ambassade d’Équateur de Londres. Grâce aux mobilisations internationales, au soutien des détenus de Belmarsh, Assange est sorti de l’isolement le 24 janvier. À l’heure où j’écris ces lignes, la justice britannique a suspendu l’examen de la demande d’extradition vers les États-Unis, laquelle signerait la mort de Julian Assange, sa possible condamnation à 175 ans de prison, le pays ayant retenu dix-huit chefs d’inculpation. Alors que la pandémie de Covid-19 fait rage et menace particulièrement les détenus, Assange a été débouté de sa demande de libération sous caution. Mobilisons-nous pour Assange, contre son extradition et pour lui offrir un droit d’asile. Luttons pour qu’il soit libéré et obtienne l’asile politique avant qu’il ne soit trop tard.