On se rappelle souvent de l’importance de ce cours lorsque des problèmes de société – attentats, radicalisation, harcèlement – surgissent et interrogent les plus jeunes. Pourtant, le cours de philosophie et de citoyenneté (CPC) serait avantageux à tout moment et pour tous les élèves. Pourquoi deux heures sont-elles indispensables ? Réponses de Joseph Thonon, président de la CGSP-Enseignement.
« Le référentiel du programme du CPC est formidable, mais il nécessite deux heures pour l’appliquer et malheureusement, avec le dispositif actuel, les élèves sont dispersés durant la deuxième heure et peu d’entre eux en bénéficient. Elles sont pourtant essentielles pour couvrir toute la matière qui a pour objectif l’intégration de tous les élèves dans la société. N’oubliez pas que le décret “Missions” prévoit qu’il s’agit là d’une mission de l’enseignement. Tous les ministres de l’Enseignement, que ce soit Caroline Désir ou la précédente, sont d’accord sur le fait qu’une heure de cours est insuffisante et cela vaut aussi pour les sciences, la religion et le CPC. Cela ne devrait plus exister. Deux heures sont nécessaires pour donner de la consistance au cours. N’oublions pas que nous sommes passés d’“un cours de rien” à l’idée de deux heures de cours.
Selon l’enquête menée auprès de 300 enseignants par le Centre d’Action Laïque voici quelques semaines, environ 80 % d’entre eux se montraient positifs envers ce cours, même dans le réseau libre confessionnel. Lorsque l’on discute avec le patron du Secrétariat général de l’enseignement catholique (SEGEC), il reconnaît à demi-mot qu’il a peut-être fait une erreur de refuser le CPC. Mais il va être compliqué de revenir en arrière, à moins qu’on le contraigne à accepter les deux heures. En fin de compte, c’est un cours comme celui de maths ou de français, donc pourquoi l’enseignement catholique ne l’organise-t-il pas ?
Je pense qu’il faudra une volonté politique pour imposer ce cours au réseau libre. Mais allons-y par étapes, il est déjà positif qu’il y ait une résolution de passer à deux heures dans l’officiel. Il s’agira ensuite de convaincre l’enseignement catholique. » (vc)