Espace de libertés | Septembre 2021 (n° 501)

Quoi?!

Autre histoire de popularité  : celle de Fort­nite qui ne cesse de croître à travers le monde depuis sa création en 2017 par Epic Games. Le jeu en ligne transcende les barrières linguistiques, les cultures et même les religions. Une vidéo, devenue virale en 2019, montrant une combattante armée d’une faux se promenant dans un complexe ressemblant à la grande mosquée de La Mecque, avec la célèbre Kaaba, est remontée récemment jusqu’au ministère du Tourisme et de l’Économie créative indonésien. « Ce jeu est une insulte à l’islam ! » a déclaré le ministre Sandiaga Uno avant d’exiger son interdiction pour cause d’incitation à la violence. Les concepteurs de Fortnite Middle East se sont excusés en mettant en avant le mode créatif ayant permis à un joueur de construire le lieu le plus sacré de l’islam, cette version ne faisant donc pas partie du contenu original du jeu. On ne donne pas cher de la peau du créatif anonyme s’il est retrouvé… Malgré ces explications, les rumeurs et accusations se sont répandues comme une traînée de poudre dans le monde réel. En Égypte, l’institution de référence de l’islam sunnite, à savoir la mosquée Al Ahzar, a lancé depuis une fatwa numérique contre Fortnite. Si l’enfer est pavé de bonnes intentions, le paradis des gamers, lui, est désormais pavé d’interdictions. (ad)