Espace de libertés | Mars 2019 (n° 477)

Coup de pholie

Il était une fois – genre hier – un renard au parc Royal.

Bien qu’habitué aux manifestations urbaines, il se fait percuter par une voiture puis se faufile près du kiosque à musique. Encouragée par un ennui mortel et les cris des badauds, la garde royale du palais a rechargé ses fusils. Un arquebusier gradé l’affirme « … de la bave blanche à la commissure droite de sa gueule ». Rapidement, les autorités déclenchent les alertes NBC (nucléaire, biologique, chimique). Les représentantes des familles monoparentales précarisées saisissent leurs enfants vers l’abri antiatomique le plus proche. Pas de place pour tout le monde, les 13 enfants monarques sont, eux, héliportés vers la Gaume. Des enfants errants dans le parc sont fascinés par la bête sans même l’avoir vue, et aimeraient l’approcher. D’autres sont viscéralement tordus de peur. De synonyme de renard, ils n’ont entendu que rage, vermine, nuisible. Les secours arrivent. Le sapeur principal major, N. Jalet, responsable de la cellule secours animalier au SIAMU déclare : « Dans certaines circonstances, nous avons recours à une auto-échelle, au camion des plongeurs (si l’animal est dans un plan d’eau) ou comme ici, à une autopompe munie d’un détecteur de chaleur. Nous pourrions faire usage de sarbacanes à strychnine, remplacée depuis 2017 par du Roundup concentré, voire des LBD 40 défectueux récupérés de France et du Brésil. » L’administration régionale Environnement et défense – occupée avec ces milliers de jeunes manifestants manipulés par des forces politiques vertes complotistes – mandate cependant sa porte-parole auprès de la RTBF pour un appel au calme.

La capture d’animaux sauvages, potentiellement dangereux, appartenant à la faune indigène (ex. renard) en région bruxelloise est une pratique bien rodée : nos agents de service se sont entraînés sur une population humaine mais aussi indigène aux alentours du parc Maximilien depuis 2015. Nous invitons les personnes ayant eu des contacts avec la terre, le bois, des infrastructures du parc Royal à se présenter sans plus attendre auprès des autorités sanitaires. Le HUB se situe rue de la Loi 16. Une décontamin… une vérification des vaccins sera obligatoire. Nous lançons dès aujourd’hui une grande campagne d’éradication des rats, souris, pigeons et lapins des parcs afin qu’aucun spécimen n’envahisse à l’avenir les rues de notre belle capitale. Tout le monde saura profiter des dernières soldes dans les magasins du piétonnier agrémenté de carrés de verdure qui n’attendent que le printemps.

Malgré l’importance des moyens mis en œuvre, le renard n’a pas encore été retrouvé.