En ce début d’année scolaire, se focaliser sur les plus jeunes est usuel. Le meilleur que nous pouvons leur souhaiter est certainement de pouvoir (enfin !) bénéficier d’un cursus éducationnel plus stable. D’après l’Unesco, 90 % des enfants ont vu leur éducation perturbée par la pandémie. Différentes études publiées à l’orée de l’été pointaient en effet les conséquences délétères de la pandémie sur les jeunes générations. À l’échelle mondiale, selon l’ONG KidsRights, les conséquences ont d’ailleurs été bien pires que prévu, avec 168 millions d’enfants qui n’ont pas pu se rendre à l’école à cause de la pandémie, et 142 millions qui se sont trouvés en situation de privation matérielle, puisque pour un certain nombre d’entre eux, le repas servi à l’école constitue le seul de la journée. Cet accroissement de la pauvreté s’est couplé à l’augmentation des violences domestiques et des abus sexuels, plongeant ainsi des milliers d’enfants dans une grande précarité. « La relance éducative est la clé pour éviter une catastrophe générationnelle », a souligné Marc Dullaert, le président de l’ONG.
En ce qui concerne l’Union européenne, les États membres s’accordent également sur ce constat, rappelant au passage la nécessité de garantir l’égalité d’accès à tou.te.s, y compris pour les enfants roms et de migrant.e.s. Car si nos droits fondamentaux sont ébranlés par cette crise, ceux des plus fragiles, notamment ceux des plus jeunes, le sont encore plus drastiquement. Selon l’Unicef, « si nous n’agissons pas maintenant, cette crise sanitaire risque de se transformer en crise des droits de l’enfant ». D’autant plus dans les régions les plus pauvres où les droits acquis ces dernières décennies ont beaucoup régressé en quelques mois. Toutes ces organisations en appellent à la vigilance et à l’action des États afin que les conséquences de cette pandémie ne s’aggravent pas les prochaines années.
Parmi les défis qui doivent retenir toute notre attention aujourd’hui, l’école gratuite et accessible de manière égalitaire, de même que l’accès à Internet pour poursuivre l’enseignement en ligne lorsqu’il n’y a plus d’autre choix sont essentiels. À l’échelle de la Belgique, privilégiée comparativement à d’autres régions du monde, nous devons veiller à garantir et à améliorer l’égalité entre tous les enfants puisque ici également, ce sont les plus précarisés qui ont subi de plein fouet les répercussions de la crise sanitaire. Les outiller pour leur permettre de développer leur esprit critique en vue de construire une citoyenneté active à même de relever les nouveaux enjeux sociétaux qui nous attendent est nécessaire pour tous.
C’est leur avenir qui est en jeu, et par conséquent, le nôtre. Ces jeunes et ces enfants sont nos enseignant.e.s, nos médecins, nos ingénieur.e.s, nos informaticien.ne.s, nos dirigeant.e.s de demain. Tâchons de veiller sur eux, comme nous voudrions qu’ils veillent sur nous plus tard !