Non sans surprise et horreur, une Italienne a découvert il y a quelques mois, dans une partie du cimetière Prima Porta situé à Rome, une petite tombe ornée d’une croix avec son propre nom et la date de l’avortement thérapeutique qu’elle avait subi en 2019. C’est dans ce macabre « jardin des Anges » que l’entreprise municipale qui s’occupe des immondices et des cimetières a décidé de procéder à des centaines d’enterrements, parfois accompagnés par une cérémonie religieuse organisée par des activistes « pro-vie ». Interrogée, l’entreprise a évoqué une loi de 1939 qui autorise les familles à inscrire le nom de la mère sur la sépulture dans le cas d’un bébé mort-né… « Les familles » n’ont ici absolument rien demandé, et l’anonymat est pourtant censé être garanti par la loi 194 qui autorise l’avortement en Italie, jusqu’à 3 mois de grossesse pour les IVG et 5 mois pour les IMG depuis 1978. Plus de cent femmes se sont entre-temps réunies pour un recours collectif, et Differenza Donna, le groupe féministe pro-choix qui suit l’affaire de près, a porté plainte, estimant que les droits humains et la vie privée des femmes avaient été gravement violés. Ce scandale, révélé par The Guardian, a au moins eu le mérite de relancer le débat sur les difficultés que rencontrent par les Italiennes pour accéder à l’avortement, tant l’objection de conscience brandie par les gynécologues et des institutions hospitalières tout entières est forte. (ad)
Quoi?!