Espace de libertés | Mars 2021 (n° 497)

Femme des années 2020


Des idées et des mots

Femme politique française, fervente défenseur de la laïcité, Laurence Taillade publiait en mars dernier – soit avant l’explosion de la pandémie – Être une femme en2020, un livre qui tente de dresser un tableau complet de la condition des femmes dans notre société actuelle. Après avoir rappelé les nombreux combats et victoires des féministes, l’auteure évoque le poids des religions monothéistes et patriarcales sur les femmes. Le corps des femmes demeure objectivé, que ce soit par la publicité, la pornographie, mais aussi lorsque la gestation pour autrui est pratiquée de façon contraire aux droits humains. Les mariages forcés et les mutilations sexuelles féminines restent rares en France, mais leur nombre augmente chaque année, ce qui est inquiétant. Parmi les thèmes abordés, on peut également s’étonner qu’il règne encore aujourd’hui un tabou autour des règles. La contraception, bien qu’ayant bénéficié de multiples avancées scientifiques en ce qui concerne les femmes, est presque au point mort pour les hommes. L’interruption volontaire de grossesse (IVG), comme nous le rappelle régulièrement l’actualité, est un droit des femmes qui est constamment remis en question. Pour finir, Laurence Taillade s’intéresse aux stéréotypes ancrés dans la société, qui sont présents partout  : sexualité, travail, politique… On peut cependant regretter le manque de nuance de certaines positions, ainsi que des informations qui semblent incomplètes. On pense ici au fait que l’auteure souhaiterait que davantage de pères obtiennent la garde partagée lors d’une séparation, sans pour autant mentionner le fait qu’ils l’obtiennent moins… parce qu’ils la demandent moins, mais aussi parce que certains d’entre eux étaient ou sont violents avec leur ex-femme et leur(s) enfant(s). Ce tableau glaçant de l’état des droits des femmes ne nous réjouit donc pas. Cependant, il est nécessaire de nommer toutes ces discriminations et ces inégalités afin de pouvoir mieux les combattre. Conclusion  : il y a encore du boulot… (dg)