Espace de libertés | Mars 2021 (n° 497)

Quoi?!

En France, les restaurants Brut Butcher prétendent être des fast-foods pas comme les autres. Ce qui est sûr, c’est qu’ils pratiquent un sexisme ordinaire sous couvert d’une tradition d’humour décalé. Pendant plusieurs mois, les 200 salarié.e.s de la chaîne ont dû travailler en portant, en guise d’uniforme, des tee-shirts affichant des slogans tels que « À poêle les dindes », « Il faut se la farcir » ou encore « Un restau très cochon ». Après le menu « cagole » (ainsi désigne-t-on les filles considérées comme provocantes dans le sud de la France), cet « humour » pas très fin leur est resté en travers de la gorge, au point de mobiliser le syndicat Sud-Solidaires « qui a dénoncé les remarques obscènes de certains clients subies par les salariés » (et surtout par les salariées !) et « une ambiance Madelon » pour le moins malsaine. « On ne peut pas imposer dans le cadre du travail ce genre de blagues sexistes et lourdes à des salariés. Or, ces tee-shirts sont imposés ! » a rappelé le secrétaire de Sud-Commerce pour la région Auvergne-Rhône-Alpes au micro de France Bleu. Parce que ça commençait à sentir le roussi aussi bien en cuisine qu’en salle, la direction de Brut Butcher, qui assure n’avoir reçu aucune plainte préalable, a présenté ses excuses et commandé de nouveaux tee-shirts « neutres », c’est-à-dire blancs. Chez le (très) brut (de décoffrage) Butcher, c’est donc humour sexiste sinon rien. (ad)