Espace de libertés | Novembre 2019 (n° 483)

Dossier

George Orwell nous avait déjà prévenus dans son célèbre « 1984 » : « Si tout le monde accepte le mensonge, le mensonge passe dans l’histoire et devient la vérité. » Mais quand celui-ci provient de l’État, de ses représentants directs et autres sphères du pouvoir, quelles en sont les conséquences ? Entre les bobards d’État, les affabulations et la réécriture d’un récit, les citoyens sont ballotés. Sans honte, mais avec des conséquences. Petits arrangements avec la vérité et effets collatéraux.


La vérité est-elle devenue une exigence d’ordre secondaire ? La question se pose au vu du nombre de fausses informations qui ont circulé ces dernières années dans les sphères de pouvoir et plus spécifiquement dans la bouche d’un certain nombre de dirigeants, Trump en tête. Le Washington Post ayant recensé huit mille contrevérités proférées depuis son investiture, le phénomène est loin d’être anodin. En juillet 2016 déjà, le même quotidien américain avait épinglé le fait que 70 % des déclarations de l’homme d’affaires, qui n’était pas encore élu, déformaient la réalité ou étaient mensongères. Ce qui ne l’a pas empêché d’accéder au Bureau ovale. On lui doit par ailleurs la popularisation du terme fake news pour décrédibiliser son adversaire Hillary Clinton, lors de la présidentielle américaine. Fake news, propagande, contre-vérités, désinformations, intox : plusieurs termes pour une même réalité ? Une chose est claire : la fake news est une fausse information, fomentée avec une intention vile, dans un but précis. « Le langage articulé est conçu pour raconter des carabistouilles, des histoires imaginaires pour tromper l’autre, pour obtenir quelque chose de lui », expliquait François-Bernard Huyghe, médiologue dans un documentaire diffusé par Arte sur le mensonge. « L’homme est un singe menteur et le fait de pouvoir raconter des histoires fausses nous a aidés à tromper les autres, mais aussi à  croire dans des dieux, dans la tribu… »

Le mensonge provenant des plus hautes sphères du pouvoir a toujours existé. Et dans ce domaine, plus il est gros, plus ça passe. Parmi les « gros » mensonges d’État, comment ne pas se rappeler celui des prétendues armes de destruction massive détenues par l’Irak qui, de par ses accointances avec Al-Qaida, menaçait soi-disant les États-Unis ? C’est sans gêne aucune que le président George W. Bush présenta alors son rapport devant le Conseil de sécurité de l’ONU, intitulé, non sans humour, « Une décennie de mensonges et de défits ». L’un des plus gros simulacres d’État de notre époque contemporaine ! La falsification de la vérité en vue de créer un casus belli permettant d’envahir un pays tiers, il fallait oser. Mais ce n’est pas le seul gros bobard d’État ayant marqué notre époque : nuage de Tchernobyl s’arrêtant à certaines frontières, affaire Lewinsky, du bateau de Greenpeace, le Rainbow warrior, et bien entendu celle du célèbre Watergate qui a provoqué la mesure d’impeachment et la démission de Richard Nixon… La liste est longue. Les chefs d’État qui affirment régulièrement sans sourciller qu’ils disent la vérité décrédibilisent bien entendu la scène politique de nombreux pays depuis des lustres.

Entreprise de délégitimation

Le phénomène n’est donc pas neuf. Du coup, pourquoi cette fixation actuelle autour des fake news ? Outre l’utilisation à outrance de cette terminologie par le président américain, ce qui a changé, c’est bien entendu l’apparition de la force virale du Web, caisse de résonance et vitrine médiatique du phénomène. « Avec les réseaux sociaux et Internet, cela a donné un pouvoir incroyable à tout un chacun. Mais tout le monde ne l’a pas utilisé de la même manière, vu que les plus radicaux publient quarante fois plus que les autres. Nous sommes donc dans une économie de production dans laquelle vous existez parce que vous produisez et vous êtes invisible dans le cas contraire, car sur les réseaux sociaux, le fait de ne pas avoir d’opinion n’existe pas… puisque vous ne produisez pas. A contrario, si l’on fait par exemple un micro-trottoir dans la rue où l’on vous demande votre position sur le voile, vous pouvez dire que vous vous en foutez, alors que sur le Web, seules apparaissent les positions pour ou contre. Et cette production de radicalité va nous influencer, car en tant qu’êtres humains nous nous conformons à des normes et à des valeurs ; donc, on va pouvoir faire un choix et gommer ceux qui pensent autrement. Il n’y a plus de juste milieu et la contre-vérité naît de cet état-là », explique Nicolas Vanderbiest, ancien chercheur de l’UCL et à l’origine du blog Reputatio Lab, aujourd’hui directeur des opérations chez Saper Vedere, entreprise spécialisée dans la gestion de crise et de réputation et dans l’analyse des médias sociaux. Ce constat s’additionne à un autre phénomène : celui de la décrédibilisation des médias traditionnels, tant par une population qui les accusent de collusion avec les élites, que par des hommes politiques qui attaquent clairement le quatrième pouvoir pour ce qu’il est. Conséquence : un risque de délégitimation des médias. Chez Donald Trump, tel est bien le but poursuivi, comme l’attestent une fois de plus ses paroles lors d’une conférence de presse le 2 octobre dernier : « Je n’utilise même plus le terme fake news », s’est énervé Donald Trump. « Maintenant je les appelle corrupt news parce que fake n’est plus assez fort. Pourtant, je suis celui qui a inventé ce terme et j’en suis fier », déclarait-il. Un discours qui résonne malheureusement au sein d’une partie de la population qui se pense anti-système et cherche des boucs émissaires aux maux dont ils souffrent. Avec le danger de clivage encore plus affirmé des positions radicales. « Nous n’avons plus de vivre ensemble communicationnel, il n’y a plus d’ordre médiatique commun. Nous nous informons à la carte avec un effet de loupe et le fait que les gens n’ont pas la même paire de lunettes face aux événements. Ce sont donc avant tout des anglages de la réalité, plutôt que des fake news », explique Nicolas Vanderbiest. Ce dernier estime également dérangeant le terme de post-vérité, car cela sous-tendrait qu’il y avait une vérité avant et que celle-ci n’existe plus aujourd’hui. Là encore, les lunettes avec lesquelles nous observons ces phénomènes ne sont peut-être pas bien ajustées.

Une autre théorie

buzzer-pour-exister-05« Ce qui a changé, c’est que l’on se trouve à présent dans un système de mensonges décomplexé, avec des élites qui imaginent qu’elles sont suffisemment fortes pour produire des récits qui vont complètement à l’encontre des réalités et des faits », estime la politologue de l’ULB Corinne Gobin, qui propose d’ailleurs une autre lecture du phénomène. D’après elle, le récit particulier qui porte sur la post-vérité participe lui-même au principe qu’il entend dénoncer. Selon la chercheuse, les imaginaires se matérialisent au travers de grands récits, entre autres de ce qui pose problème. Et c’est le cas face au nouvel imaginaire dominant depuis plus d’un siècle : celui du néo-libéralisme. « L’économie a alors été établie, non pas comme un rapport social établissant des libertés de choix et de décisions d’humains qui s’organisent, mais comme relevant d’une pensée présentée comme étant mue par des lois intangibles. C’est le retour à une conception du monde qui n’est pas scientifique, qui est très positiviste, une idéologie héritée de la bourgeoisie économique du XIXe siècle, basée sur le laisser-faire, laissez-passer. » La science n’est dès lors plus vue comme une dynamique de questionnement ou de primat d’ouverture de la pensée, mais comme une technique venant à la rescousse de nos problèmes et qui engendre une pensée de l’automaticité. Selon la politologue, imposer une seule manière de penser l’économie constitue aussi une forme de totalitarisme. Le problème résidant dans le fait que le récit d’un système économique censé être le meilleur pour nos sociétés ne correspond pas aux réalités vécues par une  partie de la population. Les statistiques officielles démontrent également un accroissement des taux de pauvreté et une précarisation croissante de certaines classes sociales qui résulte notamment du détricotage du filet protecteur de la sécurité sociale. « Ce qui a été dépensé pour renflouer les banques entre 2008 et 2011 équivaut à 83 fois le budget annuel de la sécurité sociale », commente Corinne Gobin. « Ce système néo-libéral légitime l’inégalité et l’érige en moteur du développement, ce qui nous éloigne de plus en plus de la démocratie. Le contrat social de Rousseau a été enterré en 2008. Et l’acte de rupture net s’est déroulé avec le Pacte pour l’euro plus de mars 2011 dans lequel il est écrit : “Désormais, les systèmes politiques doivent leur loyauté aux créanciers internationaux.” Ce terme de loyauté est extrêmement fort et ce n’est guère étonnant vu que les institutions comme le FMI ou la Banque centrale européenne sont dirigées par les mêmes élites ».

Le combat des imaginaires

À ce stade, vous vous demandez peut-être le rapport avec la post-vérité… Selon la politologue, qui travaille sur les facteurs implicites qui forgent les phénomènes sociétaux, face à ce récit imaginaire qui blesse notre conscience humaine en organisant un reflux de l’idéal et des valeurs démocratiques, il en résulte une saine réaction, qui peut prendre la forme de la contestation. Mais également de discours alternatifs, pas forcément constructifs et par ailleurs faussement anti-sytème dans biens des cas. « Le problème avec ce néo-libéralisme et les élites qui le soutiennent, c’est qu’il s’est basé sur des croyances et en déconnexion avec les lois sociales. Il ne place plus l’individu dans la société comme un être social, mais comme un individu extrait de la société, avec une pensée extrêmement binaire : profit ou pas profit. Nous sommes en train de régresser, puisque cette contre-vérité construit une conception du monde qui, tout en se prétendant démocratique, repose sur une négation des valeurs démocratiques et du système socio-politique culturel. Une fois que la société est parcourue par des pensées magiques, elle va essayer de se défendre, mais si l’imaginaire du politique est interdit, que reste-t-il ? Le moral, le religieux, l’émotion, qui ont valeur de vérité pour certains, car il faut bien qu’une société ait une dynamique collective. Et avec celle de la post-vérité, il s’agit de créer une autre dynamique d’imaginaire, de pensée commune », explique Corinne Gobin.

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Que faire ?

L’on peut évidemment rappeler que les médias qualifiés de traditionnels sont basés sur une déontologie et une méthodologie qui permettent a priori la production d’informations  fiables, qu’ils sont par ailleurs  encadrés par leurs pairs et par le Conseil de déontologie. Bien entendu, ce tableau idéal d’une presse mue par ces rouages éthiques est quelquefois écorné par la réalité. Les exigences de vitesse de traitement de l’information, en partie par des journalistes freelance payés moins de 10 euros de l’heure, de même que la concentration de groupes de presse dans les mains d’industriels, n’ont pas une incidence positive sur le métier. Néanmoins, on ne peut pas comparer la qualité et la fiabilité des informations diffusées dans les journaux sérieux à celles qui circulent sur le Web, sans références ou sources dans lesquelles se fier. Mais cela est-il audible lorsque certains groupes ne croient plus un mot de ce qui est relaté dans les médias classiques ? Les gilets jaunes s’informent entre eux. Grâce aux réseaux sociaux, ils peuvent créer leur propre réalité et interprétation. La conjonction phénomène idéologique – on ne croit plus aux élites – plus le phénomène technologique, donne un mélange explosif, selon les chercheurs interviewés. Une analyse (1) effectuée lors de l’attentat de Nice a aussi démontré que la fausse information est essentiellement partagée par les jeunes qui ne suivent pas les médias, ni, dans le cas d’espèce, le compte du ministère de l’Intérieur. Mais il ressortissait aussi que la fausse information a besoin de nouveauté pour survivre.

Selon Nicolas Vanderbiest, hormis les sempiternelles recommandations d’investir davantage dans l’enseignement et notamment dans l’éducation aux médias, la puissance des réseaux de désinformation est difficile à contrer. « Il y a un effet d’entraînement qui donne l’impression que le monde se radicalise, ce qui n’est à mon sens pas vrai, car en réalité, ce sont les plus radicaux qui s’expriment le plus. L’algorithme est calqué à la base pour quelqu’un qui est neutre, mais en fin de compte, il sera influencé par la masse des gens extrêmes, ce qui correspond à 10 % des internautes. Sur Facebook, les règles sont très binaires :  si, par exemple, on ne peut pas publier de corps nus, il n’y en aura pas, même pour des représentations sur des tableaux. Facebook souhaite que tout le monde soit sur son réseau, il ne peut donc pas opérer de choix politique. C’est donc un choix de société.

Comment lutter contre cela ? Pour contrer les déferlantes de trolls, les Suédois ont inventé un outil original : une « armée de l’amour », soit un groupe Facebook baptisé Jagärhär (qui signifie « je suis là ») mobilisé pour envoyer des messages positifs dans les forum où sont publiés des commentaires de haine et les fake news. En rééquilibrant la teneur des messages diffusés sur les réseaux par les radicaux, cela change le ton de la conversation. Une riposte à la haine et à l’intox, en utilisant la logique de ces médias.

Outre le fait d’opérer un choix de société, donc de poser un acte politique pour y arriver, connaître le fonctionnement des outils de désinformation est capital pour contrer le phénomène. « Si l’on regarde Marine Le Pen qui a multiplié les fake news dans la dernière ligne droite de l’élection, elle perd ensuite des pourcentages énormes, car ses tactiques ont été démontées. L’extrême droite est un réseau fortement connecté et très dense, mais ce sont des consanguins. C’est leur faiblesse. Donc, une tactique serait de monitorer, d’observer le système d’où toutes les rumeurs partent bien avant que cela sorte. Il faut donc faire du sourcing, au-delà du fact checking. Car ensuite, à l’instar de ce qui a été fait avec la désinformation de Le Pen, on informe la presse qu’elle va recevoir ces informations, on lui donne la source et on la laisse effectuer son travail », explique Nicolas Vanderbiest. Une technique de contre-pouvoir qui, là encore, utilise les mêmes armes que ceux qui pratiquent la désinformation.

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Malversation de réalités

Mais dans la série intox, il y a des nuances… Entre petits mensonges, entreprises de dissimulation, j’ai nommé la réinterprétation des faits. Là encore, rien de neuf sous le soleil, mais le cas récent de la résolution sur l’ »importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe » adoptée par le Parlement européen le 19 septembre et qui rend équivalents le nazisme et le communisme, en a fait réagir plus d’un. « Manipulation de l’histoire » était sur les lèvres de nombreux historiens – et pas seulement – ébahis devant cette simplification outrancière de la réalité. C’est ça aussi la post-vérité et pas uniquement des tweets mensongers. Entre mensonges, manipulations et vérités dirigées, il n’est guère aisé de naviguer pour le citoyen et cela n’est pas sans répercussions. Une étude publiée dans le Psychological Science Magazine, résume les recherches du psychologue de l’Université Northwestern David Rapp, qui révèle que nous croyons plus volontiers les fausses informations, même lorsque nous savons qu’il en est autrement, et que de surcroît, cela a une incidence sur nos choix. Cela serait en effet plus facile que de faire appel à notre esprit critique, qui est par ailleurs fortement sollicité dans notre société. La plus grande difficulté consiste à évaluer la véracité d’un fait apparaissant lorsque nous sommes confrontés à un mélange de vraies et de fausses informations. C’est précisément la tactique employée par le média de désinformation Russia Today. Notre système limbique et en particulier le complexe amygdalien est en éveil et s’active en cas de culpabilité, mais une étude britannique a démontré que cette zone s’habituait à la falsification de la vérité : plus on ment, moins on a mauvaise conscience. L’une des répercussions inquiétantes de la post-vérité est donc la pénétration de la désinformation au cœur de nos croyances. « La fausse information aurait plus d’impact sur les choix électoraux que les vraies, les gens se montrant plus sensibles aux effets d’annonce qu’aux faits tangibles. C’est le problème de la post-vérité : l’attrait pour l’information subjective, parfois davantage que par des articles rédigés avec une base de faits avérés », confirme le chercheur de l’ULB Émilien Paulis.

Un danger pour nos démocraties ?

Le filtre des médias traditionnels pouvant aujourd’hui être dépassé, toutes les idées, notamment les plus nauséabondes, circulent aussi plus librement. « Le Parti populaire avait par exemple créé une chaîne YouTube lors des élections législatives pour diffuser leurs idées nauséabondes, vu que personne ne les invite dans les émissions télévisées du dimanche… Il est clair que nos processus électoraux sont affectés. Pour l’élection 2019, on a remarqué une corrélation entre ceux qui ont le plus performé sur les réseaux et les résultats dans les urnes (particulièrement le Vlaams Belang et la N-VA, mais aussi le PTB et Écolo). En termes de croyances, cette désinformation aboutit aussi aux théories complotistes et cela accentue des points de vue moins objectifs sur la société. La fausse information aurait plus d’impact sur les choix électoraux que les vraies, les gens se montrent plus sensibles aux effets d’annonce qu’aux faits tangibles. C’est le problème de la post-vérité : l’attrait pour l’information subjective, parfois davantage que pour des articles rédigés avec une base de faits avérés », explique Emilien Paulis. Le problème qui en découle est celui d’une indifférence croissante par rapport à ce qui est vrai… ou pas ! Mensonge et opinion ayant tendance à se mélanger, avec une perte du sens commun et, in fine, de ce qui nous permet de « faire société », de partager une réalité commune. « Trump a compris un truc très simple : les règles, on joue avec, on n’est pas obligé de dire la vérité, de suivre les règles, on peut les contrebalancer, donner sa propre version même si elle est complètement fausse. Quel est l’enjeu d’un président ? C’est d’être réélu par la suite. Et donc, il y va ! » commente Nicolas Vanderbiest. « Même chose pour l’extrême droite. Les partis se disent que de toute façon, ils ne sont pas aimés, donc ils y vont. Mais je pense que c’est cyclique et que cela va s’arrêter. » D’ici-là, la vigilance est de mise, car le phénomène n’est pas anodin. Il alimente une culture du soupçon et représente un danger de déstabilisation pour les systèmes politiques démocratiques qui ne doit pas être sous-estimé. Certains analystes estimant d’ailleurs que le phénomène de post-vérité précède généralement l’avènement du totalitarisme. « Dès lors que l’on chasse comme élément central le fait que nous sommes des êtres sociaux, que l’on est en train de détruire toutes les institutions qui font de nous des êtres sociaux – les services publics, la reconnaissance des êtres humains comme n’étant pas du capital humain, un objet de circulation et de mobilité financière et économique –, il y a une série d’autres canaux, d’autres biais qui se mettent en place pour recréer la société autrement. Et cela donne des pensées qui ne se construisent plus dans cette nécessité du compromis démocratique, mais des pensées de vérité, avec des dynamiques de domination », conclut Corinne Gobin.

 


(1) Nicolas Vanderbiest, « Comment la fausse information circule sur Twitter en situation d’attentat ? Le cas de Nice », mis en ligne sur http://reputatiolab.com, le 30 janvier 2019.